Vers une université du partage des savoirs de tous, par tous et pour tous

Invitée au colloque « Vers une politique des mondes (1) » , qui s’est tenu du 1er au 7 juin 2022 à Cerisy-la-Salle (50210), Patricia Pol y a animé un atelier permettant de poursuivre les réflexions menées avec Pierre Bitoun et plusieurs membres de l’IDST autour d’une société du partage des savoirs de tous, par tous et pour tous. Nous publions ses propos qui ont servi de point de départ à des discussions riches et animées menées dans la Laiterie de l’ancienne ferme du château, un lieu tout à fait propice pour penser une université révolutionnaire et sortir du capitalisme productiviste !

La Rédaction du blog

Pour commencer, je vais dire quelques mots destinés à préciser de « quels mondes » je viens et vous rappeler aussi que, dans le cadre de ce colloque, j’ai choisi de parler surtout à partir de mes expériences militantes.

Tout d’abord, celle de militante de la coopération internationale universitaire. Lorsque, en lutte contre les firmes multinationales dans les années 80, je décidai de quitter le monde des entreprises pour l’institution universitaire, je pensais avoir fait le choix d’un contre-modèle. Contre-modèle de l’entreprise capitaliste d’abord, et j’imaginais alors aller travailler dans une « anarchie organisée », pour reprendre certaines analyses des années 70 sur les universités américaines (2). Contre-modèle, également, du processus de compétition des marchés cher aux néo-libéraux qui prônent la coopération dans la compétition pour gagner en compétitivité, et dont je n’aurais jamais imaginé (naïvement à l’époque), que nos ministres de l’enseignement supérieur et de la recherche en arriveraient 15 ans plus tard à vanter ce concept de coopération internationale dans la compétition mondialisée des universités (3). Puis, arrivant à l’université en même temps que le programme ERASMUS à la fin des années 80, je me suis peu à peu impliquée dans la mise en place des politiques internationales de l’université Paris 12 Val-de-Marne. Pour cette université, faisant alors partie des dix universités les plus pauvres de France, je pensais que « l’international » serait un moyen de la maintenir dans ses principales fonctions d’enseignement et de recherche, car on voyait déjà venir la fragmentation extrême du système universitaire (4). Enfin, au cœur du pouvoir ministériel et de l’administration centrale, autour des questions européennes et internationales, j’ai en particulier été chargée d’organiser la 10ème Conférence ministérielle du processus de Bologne qui devait se tenir à Paris en mai 2018, soit 20 ans après la déclaration de la Sorbonne (5), mais surtout dans mon esprit, 50 ans après mai 68. Je pensais encore qu’une bifurcation serait possible pour stopper l’orientation néolibérale de ce processus !

Comprenant enfin qu’on ne pouvait changer le système de l’intérieur, je décidai de quitter à jamais le pouvoir universitaire en 2017. Je pus alors retrouver du temps pour militer sur le terrain politique de l’altermondialisme. Je proposai alors aux députés de la France insoumise en charge de l’éducation d’organiser un contre-sommet à cette énième conférence néolibérale du processus de Bologne. Sabine Rubin reçut avec joie cette proposition. En étroite collaboration avec l’équipe d’animation du livret Enseignement supérieur et recherche (ESR) de l’Avenir en commun, elle organisa à l’Assemblée nationale une journée de débats intitulée « Pour une université européenne insoumise ». À la suite de cette journée réunissant plus de 150 personnes venant de France, d’Europe et d’Amérique latine, nous avons co-fondé avec Pierre Bitoun (6) l’Internationale des Savoirs pour Tous (7) (IDST). Un peu sur les traces de la Via Campesina, nous voulions créer une « Via Universitaria (8) ». Ce réseau de 350 membres issus de plus de 30 pays vise un triple objectif : 1) critiquer dans chaque pays et partout le contenu et la mise en œuvre des politiques néolibérales, 2) fédérer et dynamiser les luttes, locales, nationales et internationales en cours ou à venir 3) démontrer que des propositions et programmes alternatifs au « tout-marché » de l’ESR sont d’ores et déjà prêts ou en voie d’élaboration. Nous y reviendrons.

Il ne s’agit pas ici de faire l’énième critique des politiques néolibérales dans l’ESR, et plus largement dans l’Éducation, critique à laquelle nous avons procédé régulièrement sur le blog de l’IDST et qui fait l’objet d’innombrables combats, livres, articles, rencontres, etc., pour dénoncer « l’université en ruine » (9), « la destruction de l’université (10) », « l’université en miettes (11) » ou bien encore le féodalisme de « l’homo academicus » si cher à Bourdieu…

Il s’agit dans cet atelier de se tourner vers l’avenir, vers le dépassement de ces politiques néolibérales, vers ce que pourrait être une université révolutionnaire ou une université capable de contribuer à la révolution des institutions, vers ce que nous avons appelé et mis en intitulé de cet atelier : « Une université du partage des savoirs de tous, par tous et pour tous ». Nous avions déjà réfléchi à l’IDST, en particulier avec Pierre Bitoun lors des premières rencontres à Marseille en 2019, à ce que pourrait être « une société du partage des savoirs de tous, par tous et pour tous ». Aussi je vous propose de lancer la discussion de cet après-midi en centrant mon propos autour de quelques valeurs cardinales et principes d’organisation qui permettent de mieux définir les idéaux de cette université du partage des savoirs. Je citerai six valeurs cardinales qui doivent, à mon avis, nous servir de boussole pour définir les contours de cette nouvelle institution que nous voulons loin de l’académisme féodal antérieur et loin de l’excellence néolibérale mondialisée d’ici et maintenant… Une sorte de révolution scolaire à venir pour reprendre le titre du livre de Christian Laval et Francis Vergne (12).

Premier principe que je résumerai dans une formule propice à la réflexion menée dans le cadre de Cerisy : « aller au-delà des murs (et donc des frontières) »

Imaginer, construire la future université du partage des savoirs, c’est en effet forcément se projeter, viser un au-delà des divisions de toutes sortes existant dans notre société, réelles ou intériorisées, qui régissent notre présent : division entre ceux qui détiennent le capital et ceux qui n’ont que leur force de travail, entre riches et pauvres, entre intellectuels et manuels, entre « sachants » et « non sachants », entre les étudiants qui sortent des universités du top 100 de Shanghaï ou des grandes écoles et les 99% autres, entre ceux qui ont eu la chance, génération après génération, d’accéder à l’école, l’enseignement et ceux qui n’y ont pas eu encore accès et ne savent ni lire ni écrire (environ 800 millions à travers le monde).

La tâche est donc immense, de longue histoire, mais elle repose en fait sur un idéal assez simple à formuler. Chaque être humain est porteur d’idées et d’expériences, de savoir-penser et de savoir-faire, qui composent sa richesse, sa culture propre et constituent en même temps une parcelle de la richesse et de la culture collectives. Savoir, partager les savoirs, c’est donc, dans un même mouvement, cultiver sa richesse intérieure, développer son sens critique, et « faire société ». Et plus cela vient de tous et va vers tous, plus ces différents éléments ont de la chance de s’épanouir, de se renforcer mutuellement, pour le bien de chacun et le bien commun de tous.

Avancer vers la société et l’université du partage des savoirs, ce n’est donc ni dénier les inégalités naturelles ou sociales, ni répéter les expériences mortifères de la rééducation des intellectuels par l’avant-garde du prolétariat soviétique ou de la paysannerie maoïste, ni apporter « la culture au peuple » comme on disait jadis d’une façon assez condescendante dans certains milieux de l’éducation populaire, ni encore bien sûr se leurrer sur la fameuse « économie de la connaissance » chère aux néolibéraux, expression dont on a volontairement omis le terme capitaliste pour mieux en tirer le maximum de profit.

Créer l’université du partage des savoirs, c’est simplement chercher à défaire, abattre tous les murs qui nous séparent et nous opposent : mur de l’intellectuel prisonnier du concept « génial » qu’il vient de créer, mur de l’anti-intellectuel primaire qui votera Front National, mur entre ceux qui sont trop fiers de leur diplôme et ceux qui ont trop honte de ne pas en avoir, mur de l’Université ou de la Recherche bien trop séparés de la société alors qu’elles devraient être le lieu d’une agora de la connaissance de tous, par tous et pour tous. Bref, ce que nous visons c’est le partage des savoirs le plus large possible, divers, pluriel, égalitaire, émancipateur, sans autre finalité que le partage lui-même. Il est, je crois, indissociable du passage à une société post-capitaliste et il en accompagnera l’essor.

Il est frappant de constater combien cet « au-delà des murs et des frontières » monte aussi de la société elle-même. Que ce soit au niveau de certains universitaires liés à l’IDST, en France des jeunes diplômés « déserteurs » de l’Agro-Paritech ou de Polytechnique, ou des chantiers « pluri-versités », ateliers de « reprise du savoir » lancés pour cet été 2022 par le mouvement des Soulèvements de la Terre qui constituent une manière originale de lutter contre « l’éclipse du savoir » que décrit de manière remarquable Lindsay Waters (13), ou de la désobéissance académique proposée par le collectif anglais « Rébellion scientifique ». Ou bien encore dans le cadre du Forum Mondial Social, le Forum Mondial Sciences et Démocratie dont la session virtuelle en 2021 co-organisée par l’IDST, avait abouti à l’idée de lancer une « Pluriversité » à l’image de ce que les camarades tzeltals réalisent dans la jungle Lacandona ou les zapatistes avec UniTierra (14) et le mois dernier, à Mexico, autour de l’Université del buen vivir. D’autres exemples sont illustrés sur le blog de l’IDST.

Deuxième principe : la gratuité

En lieu et place de la loi de l’argent et du profit de quelques multinationales – les GAFAM notamment – qui envahissent l’éducation, l’enseignement supérieur et la recherche, la société du partage des savoirs affirme, repose sur le fait que la gratuité doit devenir la règle. Ce qui se décline, au moins, de deux façons.

D’abord, du plus jeune âge jusqu’à la fin de la vie, l’accès à l’éducation, l’enseignement, la formation doit être ouvert à toutes et tous. D’où, par exemple, la suppression des frais d’inscription à l’université (on voit d’ailleurs que c’est une des grandes thématiques des luttes à travers le monde), l’instauration d’un salaire étudiant, et à chaque étape de la vie quand chacun le souhaite, des formations gratuites et rémunérées. Ensuite, les découvertes, les produits de la recherche ne doivent plus être appropriables, brevetables, mais doivent relever d’un droit d’usage collectif, démocratiquement décidé. Ce qui veut dire, forcément, une forte augmentation des budgets publics de l’Éducation, de l’ESR, de la Formation et, pour les produits de recherche émanant d’entreprises privées, la disparition du profit sur ces produits. Profits, soit dit en passant, que nous payons aujourd’hui très chers en tant que contribuable, consommateur ou assuré social via, par exemple, nos médicaments ou tous les appareils qui nous entourent sur notre lit d’hôpital.

Troisième principe : la liberté

Contre toutes les féodalités privées, publiques ou publico-privées qui gouvernent aujourd’hui l’économie de la connaissance néolibérale, contre toutes les servitudes, volontaires ou obligées, qui ont aujourd’hui cours dans l’Éducation, l’ESR et bien d’autres secteurs, le partage des savoirs affirme, repose sur la plus grande liberté donnée aux enseignants, chercheurs et, plus largement, à tout citoyen ou habitant. Ce qui, là encore, peut, doit se décliner de différentes façons.

Liberté de ne plus être soumis à la tyrannie de l’excellence et de sa novlangue, aux bureaucrates du marché de l’ESR et à leurs appels d’offres, mais de se voir garantir, grâce à des budgets publics pérennes et des emplois stables, la liberté d’expression et de choix dans la transmission des connaissances ou les recherches à envisager, une liberté inconditionnelle « de questionnement et de proposition, voire plus encore, le droit de dire publiquement tout ce qu’exige une recherche, un savoir, une pensée de la vérité » (15). Liberté de sortir de l’ultra spécialisation, de la quantification à outrance, de la fragmentation disciplinaire pour envisager la connaissance comme un tout social et pouvoir aussi enseigner, rechercher ce qui est réputé aujourd’hui « inutile » mais ne le sera peut-être pas plus tard tant les hétérodoxes d’un jour sont souvent les découvreurs de demain. Liberté, enfin, dans l’ensemble de la société, pour chacun d’entre nous d’avoir du temps et des moyens pour changer de métier, devenir un autodidacte ou simplement se cultiver. Bref, dé-professionnaliser l’accès et le contenu des savoirs, comme il faut dé-professionnaliser la politique.

Quatrième principe : penser et décider des limites au Progrès

Depuis la bombe atomique jusqu’au dérèglement climatique, en passant par les accidents ou les déchets du nucléaire civil, la PMA, les TIC, la robotisation, les nanotechnologies ou les délires transhumanistes, nous sommes désormais entrés dans un nouvel âge de l’histoire de l’humanité où le Dieu Progrès, la Déesse Modernité sont mis en doute. Pas suffisamment encore, mais la conscience en est en tout cas montante et de plus en plus partagée. Certains, il est vrai, croient encore que la science, la technique sont neutres, porteuses du pire ou du meilleur, relevant du regard et de la décision d’experts ou de contre-experts, majoritairement au service de l’État et des multinationales, ou parfois missionnés pour éclairer quelques citoyens dont le tirage au sort n’empêche pas l’instrumentalisation.

La société, l’université du partage des savoirs se situent bien au-delà de ces croyances, de ces leurres positivistes et des confiscations de la démocratie qui les accompagnent. Elle affirme, sans refuser le progrès ou s’enfermer dans le fallacieux dilemme « le progrès ou le retour à la lampe à huile », qu’il est urgent de sortir du capitalisme productiviste illimité et d’instaurer un réel contrôle démocratique de la science, des techniques, quel que soit le domaine de la vie de l’homme, de l’animal ou de la nature où elles s’appliquent. Ce qui suppose, non seulement une révision de fond en comble de nos institutions démocratiques prétendument représentatives, mais aussi une transformation complète de la prise de décision dans les multinationales. Et, très probablement, l’entrée dans une nouvelle ère, celle de leur démantèlement. En d’autres termes, le partage des savoirs est indissociable du passage à une société post-capitaliste et post-productiviste. Et l’on peut même affirmer qu’il en constitue une condition.

Cinquième principe : l’autogestion

L’université, nous le savons, s’est transformée en entreprise managériale, voire en firme multinationale pour celles qui se situent au top 100 des classements internationaux, renforçant ainsi les modes de gestion capitalistiques dans le monde entier. Les pouvoirs de décision sont de plus en plus centralisés et réglementés par le marché, par exemple pour les universités françaises, autour de « contrats d’objectifs » avec l’État définis par un cercle restreint de décideurs. Les nouveaux managers et entrepreneurs universitaires du monde entier, persuadés d’avoir à faire face à la concurrence mondiale, passent leur temps à définir et mettre en place des plans stratégiques incluant des politiques de « marque ».

Face à ce capitalisme universitaire, l’université du partage des savoirs revendique la réappropriation collective de l’outil de travail où toutes celles et ceux (personnel, étudiants, citoyennes et citoyens) qui contribuent à la vie universitaire doivent avoir une part égale dans toutes les décisions qui les concernent (emploi, salaires, gestion financière quotidienne ou investissement, organisation des enseignements et de la recherche, choix des cours…). L’autogestion comme modèle de réappropriation n’est pas seulement un principe d’organisation. C’est aussi une forme de savoir à enseigner qui doit sortir l’individu individualiste de son infantilisation par la marchandisation et de son désintérêt pour les choses de la cité. En cela, l’autogestion constitue un apprentissage en parfaite consonance avec le besoin de dépasser les clivages entre les imaginaires de ceux qui veulent transformer les institutions publiques tout en restant dans une logique étatique et les imaginaires de ceux qui, comme les zadistes, se battent et agissent dans l’ici et maintenant. Le projet d’université alternative « La volante (16) » au moment de la mise en place de Parcoursup illustre tout à fait ce débat entre des universitaires « classiques » et des architectes, boulangers, retraités et autres professions qui pensaient construire un autre modèle, autour de campus éphémères, de la prise de places publiques, de la suppression des diplômes, bref, un projet véritablement alternatif. Un projet toutefois qui n’a pas abouti…

Apprendre à sortir de la dépossession des processus de décision, tant pour le personnel que les étudiants, c’est être radical, c’est-à-dire aller à la racine des problèmes et à la hauteur des solutions. Faut-il instituer des conseils de bon gouvernement dans chaque université, aller vers une fédération des universités alternatives, construire des alliances internationales de coopération, des fédérations planétaires ? Autant de questions à résoudre, « caminando preguntando (17) » comme disent les zapatistes.

Sixième et dernier principe : le cosmopolitisme

Cette université du partage des savoirs de tous, par tous et pour tous que je viens de dessiner sera forcément cosmopolitique, ouverte à des savoirs qui viennent de partout, ouverte à la coopération entre les individus, quelle que soit leur origine sociale, géographique, politique (des paysans du Chiapas, du Rojava, des coopératives du pays basque, de l‘université du buen vivir en Amérique du sud, de l’université des va-nus-pieds en Inde, des citoyennes, citoyens, militantes et militants du monde entier, etc.). Elle sera forcément un bouillon de culture international et cosmopolite, avec des manières de voir multiples, avec des alternatives diversifiées. Mais il faudra aussi prendre garde à ce que, dans notre université cosmopolitique, les choses ne se passent pas comme dans l’université néolibérale où « la dimension internationale », la « mobilité » géographique des publics et des savoirs ont été instrumentalisées et récupérées par la mondialisation marchande. Ce que nous visons, c’est un « cosmopolitisme des multiplicités » (pour reprendre le terme de Jérôme Baschet), un cosmopolitisme à la fois enraciné et radical qui doit être un principe nouveau et pluriel d’organisation de l’enseignement et de la recherche. L’université cosmopolitique du partage des savoirs, c’est la capacité à construire le commun dans l’hétérogénéité et à accepter que les formes d’alternatives soient forcément diversifiées. Si les exemples que nous choisissons à l’IDST ont tous en commun la lutte pour la sortie du capitalisme productiviste, chacun s’inscrit à sa façon dans une réalité politique, sociale, historique, nationale.

Voilà j’aurai encore bien des choses à évoquer mais cela devrait suffire, je l’espère, à lancer la discussion.

Notes

  1. Vers une politique des mondes
  2. Cohen, M. D., March J.G, Olsen J.P., “A garbage can model of organizational choice”, Administrative Science Quaterly, Vol. 17, N°1.March 1972.
  3. Propos de Frédérique Vidal lors d’un séminaire CNRS-CPU, 6 février 2020.
  4. Pol, Patricia, Le débat universitaire en France, de la montée des tensions à la reconfiguration du paysage universitaire, Revue Internationale d’Éducation de Sèvres, n°45, septembre 2007.
  5. La déclaration de la Sorbonne, à l’initiative du Ministre Claude Allègre et signée par les ministres allemand, italien, britannique et français, consacre la création d’un espace européen de l’enseignement supérieur.
  6. Bitoun Pierre et Dupont Yves, Le sacrifice des paysans, une catastrophe écologique et anthropologique, L’Échappée, 2016.
  7. l’Internationale des Savoirs pour Tous
  8. Toutefois, cette appellation était malheureusement déjà utilisée par un groupement d’universités espagnoles à l’image de nos COMUE (Communautés d’universités) en France.
  9. Readings. Bill, Dans les ruines de l’université, Lux éditions, 2013.
  10. Granger, Christophe, La destruction de l’université, La fabrique éditions, 2015.
  11. Dupont, Yves, L’université en miettes, Editions l’Échappée, 2014.
  12. Laval, Christian et Vergne Francis, Éducation démocratique, la révolution scolaire à venir, La Découverte, Coll. Horizon des possibles, 2021.
  13. Waters, Lindsay, L’éclipse du savoir, Allia, 2008.
  14. À l’opposé de ce que Clark Kerr avait théorisé dans les années 70 autour de la multiversité conçue comme une juxtaposition d’écoles de formation professionnelle. Kerr Clark, The Uses of the University, Harvard University Press, 1972.
  15. Nous faisons ici référence à Jacques Derrida, L’Université sans conditions, Galilée, 2001, p.11.
  16. La volante
  17. « Nous interrogeant en marchant, chemin faisant »

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Universidad de la Tierra : autonomía, saberes y rebeldías

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Universidad de la Tierra : autonomía, saberes y rebeldías

La idea generalizada que tenemos de la Universidad es la de un lugar en el que estudiar durante un tiempo y acabar consiguiendo un título que certifica el supuesto aprendizaje obtenido. La continua mercantilización de la enseñanza promovida por el sistema capitalista también nos lleva a pensar en la Universidad como un lugar excesivamente caro, al que solo algunos tienen la posibilidad de ingresar y en el que, finalmente, recibes un título que ya no te sirve para trabajar (y que, a veces, tampoco refleja los conocimientos adquiridos). Si pensamos en alguna facultad concreta acabamos pensando en un edificio grande, de hormigón gris, quizás adornado con un césped y formado por las últimas tecnologías (en lo que sea). A veces también pensamos en facultades que se caen a pedazos y aulas masificadas. Esto es exactamente lo que no quería el Doctor Raymundo Sánchez Barraza. El Centro Indígena de Capacitación Integral – Universidad de la Tierra (CIDECI-UniTierra) se plantea como todo lo contrario a esa concepción capitalista del aprendizaje que tan asumida tenemos. Por eso es imposible acercarse al proyecto (hoy realidad tangible) sin que se derrumben los esquemas aprehendidos. No se concibe entender el Sistema Indígena Intercultural de Aprendizaje sin la destrucción de lo establecido. Este proyecto comienza a andar en 1983, sin embargo, no es hasta 1989 que se define como autónomo. En ese año es auspiciado por el obispo de San Cristóbal de las Casas, Samuel Ruiz, conocido por su labor indigenista y de apoyo a los pueblos originarios del Estado de Chiapas. Y por ser obispo de la ciudad durante más de 40 años (hasta que el poder consiguió alejarlo de allí para que dejara de provocar fallas en el sistema). Coordinado en todo momento por Raymundo Sánchez Barraza, quién también regala su vida a la causa indigenista. En 1994 los ideales zapatistas se entroncan con los del CIDECI y no se entiende su filosofía sin ellos. Según su coordinador (quien suelta una carcajada al momento de dirigirnos a él como Rector) la denominación de Universidad es un acto de rebeldía, una respuesta a las burlas del sistema al referirse a ellos y al no considerar la capacitación que allí se recibe como un aprendizaje real. Y es que UniTierra ni es oficial ni busca el reconocimiento oficial, sino el de los pueblos y las comunidades indígenas. Indudablemente, ese ya lo tiene. Entonces “¿por qué no podemos tener el prestigio de las universidades?”, se pregunta Raymundo Sánchez.

Estructura y organización

Niños y niñas venidos de comunidades indígenas, a partir de los 12 años y con independencia de que sepan leer o escribir o de que conozcan el idioma castellano. Este es el perfil de los y las alumnas que ingresan al centro. No hay un número fijo de estudiantes en cada momento, ya que si lo normal es que se tomen cursos de (más o menos) 9 meses, jóvenes van y vienen según su disponibilidad. Pueden tomar 15 días de curso, un mes o varios años. Dependiendo de la distancia entre su comunidad y el centro, quienes allí estudian estarán internos o externos. Esto es, quienes vienen de comunidades más lejanas serán internos y harán uso de los albergues con los que cuenta el centro mientras que quienes residan en comunidades circundantes estarán externos, yendo y viniendo a sus cursos a diario. Así como el número de alumnos es variable en cada momento, lo que si se mantiene es la proporción de hombres y mujeres. Sobresalen los chicos sobre las chicas. En número, claro. También son constantes los y las estudiantes que desconocen el castellano al llegar a sus cursos. Las lenguas que predominan son el tzotsil, el tzeltal y el ch’ol; aunque son muchas más las que se cruzan en los talleres del CIDECI. Los profesores conocen esas lenguas, aunque no siempre hablan a los y las alumnas en su lengua materna, “porque si no nunca aprendemos” como dice uno de los chicos que allí desarrolla su actividad.

Los saberes que se imparten van desde cursos de tortillería y panadería (con los que se abastece el comedor en el que colaboran los y las estudiantes) hasta cursos de herrería, electricidad, carpintería y alfarería. Es gracias a la aplicación de estos aprendizajes que el centro es lo que es hoy en día, ya que ha sido totalmente construido por quienes allí estudian. Igual que la mantención del mismo. Un ejemplo, las cortinas se hacen en el taller de telares, y luego se cosen y preparan para su uso en el taller de corte y confección y luego, en el caso de que queramos que las cortinas lleven algún motivo dibujado este se hará en el taller de pintura. Así cualquier cosa que veamos en el vasto terreno del CIDECI habrá sido construida gracias a los saberes que allí se han transmitido. Todo esto sin dejar a un lado la música, mecanografía o computación, donde además se practica el arte de arreglar con las manos todos los instrumentos necesarios para estas actividades. Junto con estos saberes hay unas cuantas áreas de estudios como son: Derecho Autónomo, Arquitectura Vernácula, Agroecología, Hidrotopografía, Administración de Iniciativas y Proyectos comunitarios, Interculturalidad o Análisis de los Sistemas – Mundo. Al terminar su estancia en la UniTierra, los y las alumnas reciben apoyo en un proyecto para aplicar sus conocimientos en la comunidad de la que provienen. Así se les surte de conocimientos, asistencia y las herramientas necesarias para echar a andar sus ideas en sus comunidades. Unas ideas que luego repercutirán en sus compañeros más cercanos facilitándole o mejorándole sus vidas en comunidad ¿Cómo no considerarla Universidad, cuando quizás sea la más digna de todas?

Instalaciones y autonomía

La autonomía se respira en el aire de la Universidad de la Tierra. En el taller de zapatería se hacen los zapatos para los y las alumnas, el huerto ofrece las verduras que se cocinarán en el comedor, pero también las que sirven de alimento a los animales de la granja (conejos, borregos, ocas, cerdos, gallinas y pavos). Trabajar en el mantenimiento de estas instalaciones es la reciprocidad que ofrecen quienes allí estudian a cambio de la gratuidad lugar. Y a su vez, todo lo producido sirve para abastecer a las personas que allí residen. ¿Y la luz y el agua? Evidentemente, no vienen por parte del gobierno o de alguna institución oficial ya que lo único que se ha recibido por parte de estos ha sido un cruel hostigamiento. La CFE (Comisión Federal de Electricidad) ha merodeado por la zona de manera amenazante en busca de pagos. Eso se supera gracias a la instalación de generadores de electricidad. El agua que abastece a todos y que corre por el sistema de riego que hay instalado proviene de un profundo pozo cavado en sus terrenos. Autonomía total.


NewImageCada jueves los y las estudiantes se reúnen aquí para tratar temas de actualidad, movimientos sociales o problemas que se planteen en sus comunidades.

Lejos de tener carencias, la Universidad de la Tierra se muestra como un paraíso. Las instalaciones y su integración en la naturaleza distan mucho de lo que podemos pensar de esta universidad sin zapatos, como se autodenomina. Además de las decenas de talleres (entendidos como lugar físico), del comedor y de las construcciones que guardan los generadores; son varias las salas para seminarios y aulas que se prestan a otros movimientos sociales. Una colorida capilla se presta a la realización del culto y un enorme auditorio se abre a grandes celebraciones y tiene siempre las puertas abiertas al EZLN, quien celebró en dicho auditorio la Clausura del Primer Festival de las Resistencias y las Rebeldías Contra el Capitalismo este pasado mes de enero.

Filosofía e inspiración

Además de inspirarse en el EZLN y el obispo Samuel Ruiz, este centro por y para indígenas se asienta sobre los principios de Imanuel Wallerstein y de Iván Illich. Del primero agarran su análisis sobre el capitalismo basado en conceptos como Sistema – Mundo. Es de Iván Illich de quien beben sus concepciones acerca de la enseñanza, el aprendizaje y la desescolarización. Se olvidan del tipo de enseñanza impuesto por el capitalismo al que hacíamos referencia al comienzo de este texto y priman el aprendizaje en relación con las personas. Cómo diría Illich en La sociedad desescolarizada:

  • Los profesores de habilidades se hacen escasos por la creencia en el valor de los títulos. La certificación es una manera de manipular el mercado y es concebible sólo para una mente escolarizada. La mayoría de los profesores de artes y oficios son menos diestros, tiene menor inventiva y son menos comunicativos que los mejores artesanos y maestros.
  • La instrucción libre y rutinaria es una blasfemia subversiva para el educador ortodoxo. Ella desliga la adquisición de destrezas de la educación ‘humana’, que la escuela empaca conjuntamente, y fomenta así el aprendizaje sin título o permiso no menos que la enseñanza sin título para fines imprevisibles.

Dos citas muy prácticas para entender la filosofía del CIDECI que se basa en tres principios inquebrantables: “aprender haciendo”, “aprender a aprender” y “aprender a ser más”. Estos principios ejercen de guía principal a la vez que sirven de bola de demolición contra lo ya impuesto en materia de educación por el sistema actual. Una red entretejida por y para los indígenas de la mano del “Doc” Raymundo. “Seguir haciendo, seguir formando sin perder de vista las directrices del EZLN y de los pueblos originarios”. Porque la Universidad de la Tierra es por y para ellos.

Publicado en el blog
https://silviadistopia.wordpress.com/2015/03/05/autonomia-y-aprendizaje-en-cideci-unitierra/,
5 de marzo de 2015.

Para más información sobre los seminarios organizados por la Universidad de la
Tierra consulta las transmisiónes en vivo en el sitio:

http://seminarioscideci.org/
https://www.youtube.com/watch?v=XRzTfaieltA

La investigación universitaria, las noticias falsas y la democratización del conocimiento

 

es-ES

Publicamos el artículo siguiente de José Manuel Rodríguez Victoriano docente investigador en la Universidad de Valencia en España parecido el 18 de mayo en El Diario. Ilustra la desventura de nuestro compañero de siempre de la Internacional del Saber para Todos (IDST) persecutado por el Partido Popular (PP) y un periódico local por haber publicado las conclusiones de una investigación pública sostenida por el ayuntamiento de Valencia mostrando la reproducción de las desigualdades educativas vinculadas por el “Mapa escolar”. Un ejemplo entre otros, bastante aterrador, de las amenazas que hace pesar las políticas neoliberales sobre la independencia de los investigadores en las universidades públicas, las ciencias sociales y más generalmente los fundamentos de la democracia…

La redacción del blog

En las universidades públicas, la actividad docente del profesorado se complementa con su actividad investigadora. Ambas se orientan estatutariamente a promover el conocimiento y el bienestar colectivo de la sociedad que las sostiene económicamente. Una orientación hacia el ‘bien común’ que, aunque parezca sorprendente en la actual sociedad del conocimiento, no está exenta de peligros y amenazas. La investigación universitaria se puede convertir en una profesión de riesgo cuando en su ejercicio desvela los profundos intereses económicos, religiosos o políticos que determinados actores intentan mantener ocultos. En términos globales, las investigaciones sobre el cambio climático, que desvelan los intereses de las empresas energéticas, o sobre el origen de la actual pandemia y sus vacunas, que ponen en evidencia los intereses de las multinacionales farmacéuticas, ilustran la cuestión. En términos locales, el Convenio de investigación Mapa escolar, que ha mostrado la reproducción de las desigualdades educativas en la escolarización obligatoria en la ciudad de Valencia, nos proporciona un ejemplo paradigmático que desarrollaremos a continuación.

Un ejemplo que nos ha permitido constatar que la persecución de la investigación social que caracterizó las décadas centrales del siglo pasado sigue presente, bajo otras formas, en la sociedad española de 2021. A diferencia del autoritarismo represivo que caracterizó la persecución de la investigación y los investigadores sociales de la dictadura franquista, la criminalización actual es más sofisticada. Ha encontrado en la manipulación de la opinión pública, a través de las noticias falsas su espacio privilegiado de intervención. Su patrón es el siguiente. Se inicia mediante una crítica política desde los sectores políticos o sociales que se sienten amenazados por la investigación. Continúa con la judicialización de la denuncia que, con total independencia de su fundamento jurídico, da paso, al momento crucial del proceso. A saber, un juicio paralelo y una condena mediática de la investigación y sus investigadores desde los medios de comunicación afines a los sectores políticos y económicos que ven amenazados sus intereses. El juicio paralelo se basa en los materiales que han obtenido a través de la filtración delictiva del sumario. La condena mediática se sustenta en su manipulación informativa utilizando sus técnicas habituales: la desinformación, la difamación y la calumnia. Por último, los tres momentos anteriores impactan sobre el propio proceso de investigación, lo condicionan en sus diferentes etapas, y permiten abrir una duda ‘nada científica’ sobre los propios resultados empíricos y sobre la integridad institucional, profesional y personal de la universidad y los investigadores del proyecto. Se trata de una estrategia política y mediática muy efectiva que causa un grave daños a sus víctimas apenas tiene consecuencias para sus promotores. En la actualidad, las universidades públicas españolas son incapaces de enfrentar adecuadamente esta realidad.

Veamos. Según el último ranking de Shanghái, la Universitat de València se encuentra entre las 300 mejores universidades del mundo, esta excelente clasificación no ha impedido que cuando el trabajo investigador de su profesorado desvela los intereses económicos, políticos y religiosos de la escuela privada sostenida con fondos públicos, dicho trabajo se convierta en una tarea de alto riesgo que puede llegar a amenazar su propia integridad personal. Nos estamos refiriendo al proyecto de investigación Mapa escolar. El proyecto parte de un convenio suscrito en 2017 entre la Universitat de València (UV) y el Ayuntamiento de València. Tras su firma por el rector de la Universitat y la concejala de educación en nombre del alcalde, fue objeto de denuncia judicial en 2018 por parte del Partido Popular.

La causa penal iniciada por este partido contra el convenio se archivó en diciembre de 2019 pero la causa mediática aun ha continuado, con la persecución de su investigador principal, quien suscribe este texto, José Manuel Rodríguez Victoriano, convertido en blanco de difamaciones y calumnias por el diario local, Las Provincias. Un diario sostenido como la gran mayoría con fondos públicos, que a lo largo de su dilatada historia ha ejemplificado sobradamente como se puede mentir contando hechos verdaderos o sin necesidad de ellos.

En el contexto de su campaña mediática a favor de las políticas educativas del PP y de los intereses económicos y religiosos de la escuela privada concertada sostenida con dinero público, y abiertamente en contra del estudio ‘Mapa escolar’ y en particular, de su investigador principal, llegará a publicar más de cuarenta noticias, siete de ellas incluyendo fotografías de su investigador principal. Ese señalamiento, acompañado de insultos y amenazas por grupos de extrema derecha ha sido denunciado en comisaria e investigado por la fiscalía.

¿Qué es lo que resulta tan inaceptable en una investigación sobre la educación obligatoria en la ciudad de València, realizada por profesores de una universidad pública? La respuesta es sencilla: lo intolerable es la propia investigación y sus conclusiones. En la investigación, colaboraron diecisiete profesores y profesoras de las Facultades de Ciencias Sociales, Economía, Filosofía y Ciencias de la Educación, Geografía e Historia y Magisterio de la Universitat de València junto a investigadores e investigadoras de la Universitat Autònoma de Barcelona, la Universidad Autónoma de Madrid, la Universidad da Coruña y la Universidad Pablo Olavide de Sevilla. La investigación ha permitido conocer la evolución y la situación actual de la realidad escolar en el municipio de València. Una realidad que había estado oculta durante los veinticinco años de gobierno municipal del PP y cuyo diagnóstico es imprescindible para el ejercicio de las funciones que el Consejo Escolar Municipal tiene atribuidas. En particular, aquellas que le exigen elaborar anualmente un informe sobre la situación del sistema educativo para promover actuaciones y disposiciones municipales relativas a la educación especial, escolarización de población marginada, actividades complementarias y extraescolares y enseñanzas no regladas, así como, actuaciones dirigidas al tratamiento de la compensación educativa, la escolarización de la población inmigrante y el control del absentismo escolar.

La investigación también tenía como objetivo la formación de estudiantes de la Universitat de València en el análisis sociológico de la realidad escolar. En este sentido, veinte estudiantes de ciencias sociales se formaron en la práctica cualitativa de la etnografía escolar con el grupo de investigación “EMIGRA-CER Migraciones” de la Universitat Autònoma de Barcelona y, bajo la tutela del equipo de investigación de la Universitat de València realizaron nueve etnografías escolares.

Por último, el convenio explicitaba que tanto la investigación y la producción de conocimiento como la transferencia social de sus diagnósticos y el debate de sus conclusiones con los diversos sectores sociales implicados, es una responsabilidad que atañe a todas las instituciones de la administración y, en particular, a las universidades públicas. Sus resultados se han presentado en diversos congresos internacionales y nacionales y se han debatido en cuatro seminarios con los diferentes sectores escolares de la ciudad.

En síntesis, la investigación ha mostrado, en primer lugar, que el distrito único no sólo no garantiza el acceso equitativo a la educación pública obligatoria en la ciudad de Valencia, sino que contribuye a incrementar la segregación escolar; en segundo lugar, ha sacado a la luz el abandono que, desde hace dos décadas, arrastran determinados centros públicos de la enseñanza obligatoria y, por último, ha revelado los graves desequilibrios en la red de centros escolares de la ciudad. Dichos desequilibrios conducen a desigualdades que aumentan la segregación escolar y propician la exclusión educativa entre los sectores sociales más desfavorecidos. La síntesis anterior llevó al equipo de investigación a proponer a la administración local y autonómica un plan contra la segregación escolar en la ciudad de Valencia. Dicho plan puede consultarse aquí.

A partir de aquí se imponen dos conclusiones. La más apremiante consiste en destacar que el personal docente e investigador de una de las 300 mejores universidades del mundo no cuenta con un protocolo de defensa que les proteja frente a las falsas noticias y las calumnias mediáticas de las que pueden ser objeto en el desarrollo de sus investigaciones. Los actuales servicios jurídicos de las universidades públicas son claramente insuficientes para atender esta realidad. La denuncia judicial que promovió el Partido Popular fue acompañada de una continua e ilegal filtración de los contenidos del sumario al diario que acosaba a los investigadores que, convenientemente manipulados, propició un juicio mediático paralelo, donde la certeza de culpabilidad, machaconamente repetida en la serie de artículos publicados, sustituyó a cualquier presunción de inocencia, que finalmente el juez decretó. Durante este juicio mediático paralelo la indefensión de los investigadores fue completa.

La Universitat de Valéncia, que cuenta con grandes recursos comunicativos, propagandísticos e informativos, ha sido incapaz, por una parte, de defender ante la opinión pública y ante su propia comunidad universitaria la importancia de los convenios de investigación para la democratización del conocimiento. Por otra parte, tampoco ha sido capaz de dar una respuesta pública adecuada a la persecución mediático-legal que sufren sus investigadores. En definitiva, el proyecto de investigación Mapa Escolar de Valencia debería servirnos para aprender que las universidades públicas deben dotarse de un protocolo de actuación que articule los recursos científicos, jurídicos y mediáticos necesarios para proteger a su personal docente e investigador.

La segunda conclusión tiene un carácter más general, apela desde nuestra condición ciudadana, a la exigencia de veracidad de los medios de comunicación subvencionados con dinero público. Las ciencias sociales llevan décadas señalando que el derecho a la información veraz es una condición indispensable para la salud de las sociedades democráticas. En consecuencia, la posibilidad de continuar construyendo futuros democráticos en nuestras sociedades depende de la regulación de los propios medios y la alfabetización mediática de la ciudadanía. Como ha escrito Roger Silverstone, la moral de los medios puede conducirnos, o bien a una nueva ‘polis’, cuya calidad democrática propicie un ámbito de hospitalidad, responsabilidad, obligaciones y juicios que nos permitan profundizar nuestra vida democrática, o, por el contrario, puede precipitarnos, en nombre de la libertad, a un nuevo espacio de totalitarismo mediático, donde la trivialización informativa, la criminalización de las investigaciones críticas y la expulsión de las diferencias incrementen la barbarie de la ignorancia y la crueldad de nuestros vínculos sociales. La sociedad valenciana no puede estar al margen de esta realidad. Es imprescindible que haga suya la reivindicación de la veracidad informativa. Nos va en ello la democratización de la democracia. Sin la investigación y el conocimiento científico que proporcionan las universidades públicas no es posible el progreso y la equidad social. Cuando el ‘terraplanismo’ y las falsas noticias amenazan la investigación y a los investigadores, lo que de verdad se está poniendo en cuestión son los propios fundamentos de la democracia.

À l’origine de notre Internationale

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L’idée de l’Internationale des Savoirs pour Tous est née le 25 mai 2018, au cours d’une journée de débats sur l’Enseignement supérieur et la Recherche (ESR), organisée à l’Assemblée Nationale par « La France Insoumise ». 

Alors que se déroulait, au même moment, une énième messe néolibérale liée au processus de Bologne, cette rencontre, intitulée « Pour une Université européenne insoumise » et dont on trouvera ici le programme complet, visait plusieurs objectifs :
- passer au crible de la critique les fondements, la mise en œuvre et les conséquences des politiques libérales de l’ESR en France, en Europe et dans le monde,
- dresser un état des lieux des luttes des étudiants et des personnels de l’ESR, que celles-ci soient passées ou en cours et au niveau local, national ou à l’échelle internationale,
- démontrer qu’il existe désormais, dans quasiment tous les pays, des revendications, des propositions de réforme, des programmes alternatifs aux politiques néolibérales de l’ESR.

Cette journée, qui donna lieu à plusieurs tables-rondes et ateliers dont on peut voir ici la restitution filmée, fut couronnée de succès. D’une part, elle rassembla un large public (étudiants, universitaires, chercheurs, militants associatifs, syndicaux et politiques) en provenance de nombreux pays (Allemagne, Argentine, Colombie, Espagne, France, Grèce, Italie, Royaume-Uni, Suède…). D’autre part, la qualité des interventions, la richesse des débats, furent l’occasion pour les participants d’identifier de multiples points de convergence et donnèrent à chacun l’envie de continuer, de se fédérer.

Au cours de l’été, un appel commun à la création d’un réseau alternatif mondial de l’ESR fut donc rédigé. Intitulé dans sa version française « La science pour le plus grand nombre, pas pour l’argent », il fut traduit en plusieurs langues (anglais, espagnol, italien, portugais) et adressé pour signature aux participants de la journée du 25 mai, ainsi qu’à certains de leurs contacts. Bien que diffusé avec très peu de moyens, cet appel connut un écho certain. Fin 2018, plus de 100 signataires, individus ou collectifs, représentant 22 pays, avaient rejoint le réseau.

Le temps était donc venu de lui donner un nom et de le rendre plus visible, plus actif. Ainsi naquirent « L’Internationale des Savoirs pour Tous » et ce blog pour contribuer à sa vitalité.