Nous publions ci-dessous l’éditorial d’août 2019 de la revue française Frustrations, critique sociale pour le grand public. S’il n’entre pas dans le vif de notre sujet de prédilection – l’enseignement supérieur et la recherche – il a un double mérite : il ne mâche pas ses mots, n’en déplaise à certains, et porte sur trois grands leurres idéologiques qui font bien des dégâts en ces temps de changement climatique, en France comme dans le monde entier. Vivifiant donc, et destiné à tous, universitaires et chercheurs inclus.
La Rédaction du blog
L’été a été riche en actualités alarmantes, illustrant désormais dans notre quotidien et celui des autres ce qui n’était qu’une idée assez abstraite il y a encore dix ans : le réchauffement climatique détraque notre climat et le système capitaliste détruit la nature et ce qu’elle nous offre pour vivre. Le mode de vie qui nous est imposé d’en haut (« tous les jeunes devraient vouloir être milliardaires », selon notre cher président) et les contraintes de la désorganisation néolibérale (temps de transport pour aller travailler, délocalisation et mondialisation des productions, agriculture intensive...) font tous de nous des participants actifs à ce processus d’auto-destruction de notre lieu de vie.
Tous!? Noooon, un petit village d’irréductibles connards collabore et planifie bien plus que les autres à cet état de fait : les bourgeois. Ils sont à la tête ou au service actif du système économique qu’ils ont eu la joie d’étendre à toute la planète : le capitalisme, qui se base sur la subordination du travail à la fructification du capital, qui fait des dirigeants ceux qui possèdent et non ce qui bossent ou qui vivent, qui subordonne toute considération morale, politique ou écologique au nécessaire enrichissement des actionnaires, et qui de fait rend impossible une gestion des ressources et des modes de vie différente. Répartis en strates successives, des 0,001% de très riches aux notables de province, professions libérales et une bonne partie des médiacrates, les bourgeois sont a priori les derniers à pouvoir donner de vertes leçons car ils sont les principaux responsables de ce qui nous arrive.
On parle en effet de gens qui soutiennent et qui votent pour les gouvernements qui appuient avec force la constante dérégulation de l’économie, le retrait des administrations et des entreprises publiques, la réduction des barrières douanières : bref, des gouvernements dont la principale action est de désarmer nos pays face au capitalisme et ses effets écocidaires. Qui a fait élire Bolsonaro au Brésil, qui accompagne avec force les mouvements capitalistiques contribuant aux énormes incendies de l’Amazonie qui affolent à juste titre tout le monde ? Les bourgeois. Qui a soutenu médiatiquement ou financièrement Macron en France !? Les bourgeois. Tout Paris, la capitale de la bourgeoisie plus que de la France, a voté et porté Macron aux nues.
Or, ces gens sont confrontés comme nous tous à l’avalanche d’informations, analyses et faits bruts qui illustrent l’extrême incompatibilité entre une économie basée entre autre sur la capacité à produire le moins cher possible des choses inutiles et malsaines que des armées de professionnels sont chargés de faire bouffer ou acheter au reste du monde, et l’adaptation raisonné de nos vies à ce nouveau climat et à la préservation de ce qui n’a pas encore cramé, ne s’est pas encore éteint, n’est pas encore radioactif.
Du coup, à en croire les réseaux sociaux et la presse, le bourgeois de 2019 serait profondément écolo. Il n’y a pas une pétition qu’il ne signe pas, il n’y a pas une actualité catastrophique qu’il ne relaie pas en commentant « on en est là » ou « quel monde va-t-on laisser à nos enfants ». C’est possible pour lui de le faire car désormais le Net comme l’édition médiatique ou livresque regorge de théories ou de dogmes qui permettent aux possédants ce miracle moral : pouvoir se sentir vent debout sur les questions écologiques sans remettre en cause le système économique dont il bénéfice et qu’il défend bec et ongle.
Petitsgestisme : doctrine individualiste inefficace et inconséquente consistant à mettre en scène sa participation au combat écologique
Premier ensemble théorique, largement documenté et dénoncé dans notre magazine : le petitsgestime. Il s’agit d’une doctrine individualiste qui consiste à dire que si chacun y met du sien dans son coin (et en parle sur ses réseaux sociaux), on peut venir à bout de tous les problèmes – sans nationaliser des entreprises et transformer l’économie. « Je ne fais pas de politique », pense le bourgeois petitsgestiste. Je change mon quotidien, je me change moi, et ainsi, je change le reste du monde.
Cette théorie se heurte évidement à deux gros obstacles : d’abord, son inefficacité patente, comme si on pouvait attendre face à une question énorme et urgente que des milliards de volontés individuelles additionnées puissent faire le taf. Ce serait comme si en 1936 le Front populaire avait appelé les patrons à donner des congés en plus aux salariés, et que certains avaient dit « si chacun s’y met, on peut vraiment améliorer la condition ouvrière en France ! ».
La comparaison tient aussi avec le second obstacle : non, tout le monde n’est pas également responsable face à la catastrophe écologique. « l’Humain » n’est pas le coupable. Allez donc demander au paysan bosniaque qui cultive son petit terrain sans engrais, qui possède un petit téléviseur et qui ne part pas en vacances de « faire des efforts pour sauver la planète ». Les classes bourgeoises de l’ensemble de la planète ont quant à elle un mode de vie dispendieux, avec leurs voyages en avion (l’hiver dans les Alpes, l’été à Mykonos, l’automne à Bali), leurs résidences secondaires et le simple fait qu’elles sont la classe qui dirige et promeut le système capitaliste qui casse tout.
Le bourgeois petitsgestiste ne se donne donc que des « challenges » qui ne l’affecteront qu’à la marge, tout en lui donnant un atout sacrificiel et moral qui servira de nouveau privilège de classe. Pratiquer le zéro déchet mais être cadre dans le marketing, manger bio mais voyager aux 4 coins du monde... Il ne « remettra en question son mode de vie » que durant son temps libre et à la limite ses vacances : aucun article de Slateou du Huffington Postne porte sur la nocivité écologique de leur temps de travail, consacré à manager, organiser et développer l’économie capitaliste. C’est bien la preuve que pour le bourgeois, l’écologie petitsgestiste est un loisir de distinction sociale comme un autre.
Pétitionisme : pratique sociale consistant à faire appel au bon cœur de gouvernements corrompus en feignant de croire qu’ils ont en tête « l’Interêt Général »
La seconde attitude fort répandue est le pétitionisme, ou l’art de faire de grands sermons et de grandes déclarations, adressés aux gouvernements, en faisant semblant de croire que ça fonctionnera, pour pouvoir se dire qu’on a fait quelque chose et qu’on est du bon coté de la morale. « Affaire du siècle », tribune enflammée, appels aux gouvernements du G20 ou G7... Les acteurs, philosophes ou autres « figures de la société civile » en raffolent.
Pour signer ce genre d’adresses solennelles, il faut croire que les députés, présidents et ministres sont des gens qui ont un petit cœur qui bat et qui songent d’abord à l’Intérêt Général. Et qu’en lisant votre texte et surtout en voyant votre joli nom paraphé en bas de ce vibrant manifeste, ils font se dire « alala mais oui Juliette Binoche dit vrai, vite j’appelle Bercy pour mettre fin au CETA et sortir du productivisme ». Il est plus efficace d’aller casser des permanences de députés LREM pour qu’ils se sentent menacés que de faire appel à leur bon cœur, qui bat pour les riches et pour les riches uniquement. Il faut vraiment être bien à l’aise pour penser qu’il peut en être autrement : seuls les bourgeois croient que les politiques se battent pour l’Intérêt Général, puisqu’il s’agit de leur propre intérêt, et qu’ils ont toujours eu la fâcheuse tendance à confondre les deux.
Encore plus affligeants sont les pétitions et les appels adressés à « l’opinion publique ». Là, il s’agit de dire aux gens « prenez conscience de ce qui nous arrive et agissez ! ». Sans dire comment, et en présupposant qu’on aurait tous le pouvoir, entre nos mains, de changer le cours des choses. Là encore, on parle de bourgeois qui, connaissant personnellement tel député ou tel maire, pensent que tout le monde a le bras aussi long qu’eux. Appeler les peuples à agir alors que la totalité d’entre eux ont vu leur pouvoir confisqué par une petite élite au terme de suffrages censitaires est bête ou cynique. Mais là encore, ça fait du bien à l’égo.
Catastrophisme : ensemble de théories quasi-religieuses décrivant l’épouvante à venir, culpabilisant « l’Homme » plutôt que les puissants et appelant à des solutions fumeuses et conservatrices
Le catastrophisme est la troisième attitude, et certainement la plus branchée du moment : incarnée notamment par les tenants de la « collapsologie », elle consiste en la lecture et le partage de grands textes semi-religieux, parlant d’effondrement, « d’anthropocène » (pratique, encore une fois tous les hommes sont coupables, y compris les millions qui ne mangent pas à leur faim)... Et appelant à une sorte de résignation collective, mais joyeuse, face à cette catastrophe, et l’adoption d’un nouveau mode de vie plus frugal, au sein de « biorégions ».
Le gros avantage politique de ce genre de théories d’apparence très radicale (ce qui fait leur charme subversif), c’est qu’elles font peu de liens entre le monde réel et le monde qu’elles décrivent : pleines de gros concepts chocs et abstraits (« Humanité », « Planète », « Effondrement », « Civilisation »...) elles ne traitent qu’à la marge du monde capitaliste concret avec ses dominants, ses dominés, ses collabos, ses victimes... On est tous mis dans le même panier de l’effondrement, et en prime on doit s’y résigner (mais « joyeusement » et avec spiritualité). Combattre les politiques néolibérales, les multinationales et les politiques vendus n’est plus au programme.
Et d’ailleurs, si rien n’est fait pour sauver les planètes, c’est parce que nous vivrions tous dans le déni, et que tout cela sera affaire de psychologie sociale et non de la confiscation du pouvoir par une petite minorité qui n’agit que pour s’engraisser. C’est ce qu’ils nous soutiennent dans leur dernière tribune dans Le Monde, qui appelle à « changer de modèle culturel ». Les tenants de la collapsologie, dont le désormais célèbre Pablo Servigne, y évoquent ces « biorégions » qui correspondent en fait à des changements d’échelles, à la fois « conviviaux » et « complexes », des modes de production. C’est effectivement intéressant et séduisant, mais ça ne parle jamais ô grand jamais des rapports de pouvoir. Ni même de fin du libre-échange, ni de barrière douanière. Le mot capitalisme n’apparaît d’ailleurs pas une seule fois dans la tribune. Et naturellement, aucune piste concrète n’est donnée pour atteindre cet état de fait. Seuls ceux qui en ont la possibilité et les moyens peuvent tenter ce retour à la campagne et à des liens plus locaux.
En s’adressant au lecteur du Monde, les collapsologues ne s’adressent pas à l’électeur, ni au décideur. Ils s’adressent à des gens à qui ça fera du bien d’entendre parler de ce genre d’utopie qui ne touche pas à leurs privilèges, et qui peut correspondre à un horizon individuel de vie, pour une super reconversion, au mieux.
Petitsgestime, pétitionisme et catastrophisme sont trois doctrines qui font vendre du papier et qui génèrent du clic. Trois doctrines inoffensives et inefficaces grâce auxquelles les grands bourgeois peuvent dormir sur les deux oreilles, les petits bourgeois se sentir à la pointe du combat sans remettre en cause leur position de classe, tandis que les autres vont continuer d’en chier et de passer pour des indifférents parce qu’eux ne passent pas la journée à se lamenter et à prôner de grands gestes inutiles, pendant que la planète crame.
Centro Indígena de Capacitación Integral (CIDECI-UniTierra Chiapas)
La idea generalizada que tenemos de la Universidad es la de un lugar en el que estudiar durante un tiempo y acabar consiguiendo un título que certifica el supuesto aprendizaje obtenido. La continua mercantilización de la enseñanza promovida por el sistema capitalista también nos lleva a pensar en la Universidad como un lugar excesivamente caro, al que solo algunos tienen la posibilidad de ingresar y en el que, finalmente, recibes un título que ya no te sirve para trabajar (y que, a veces, tampoco refleja los conocimientos adquiridos). Si pensamos en alguna facultad concreta acabamos pensando en un edificio grande, de hormigón gris, quizás adornado con un césped y formado por las últimas tecnologías (en lo que sea). A veces también pensamos en facultades que se caen a pedazos y aulas masificadas. Esto es exactamente lo que no quería el Doctor Raymundo Sánchez Barraza. El Centro Indígena de Capacitación Integral – Universidad de la Tierra (CIDECI-UniTierra) se plantea como todo lo contrario a esa concepción capitalista del aprendizaje que tan asumida tenemos. Por eso es imposible acercarse al proyecto (hoy realidad tangible) sin que se derrumben los esquemas aprehendidos. No se concibe entender el Sistema Indígena Intercultural de Aprendizaje sin la destrucción de lo establecido. Este proyecto comienza a andar en 1983, sin embargo, no es hasta 1989 que se define como autónomo. En ese año es auspiciado por el obispo de San Cristóbal de las Casas, Samuel Ruiz, conocido por su labor indigenista y de apoyo a los pueblos originarios del Estado de Chiapas. Y por ser obispo de la ciudad durante más de 40 años (hasta que el poder consiguió alejarlo de allí para que dejara de provocar fallas en el sistema). Coordinado en todo momento por Raymundo Sánchez Barraza, quién también regala su vida a la causa indigenista. En 1994 los ideales zapatistas se entroncan con los del CIDECI y no se entiende su filosofía sin ellos. Según su coordinador (quien suelta una carcajada al momento de dirigirnos a él como Rector) la denominación de Universidad es un acto de rebeldía, una respuesta a las burlas del sistema al referirse a ellos y al no considerar la capacitación que allí se recibe como un aprendizaje real. Y es que UniTierra ni es oficial ni busca el reconocimiento oficial, sino el de los pueblos y las comunidades indígenas. Indudablemente, ese ya lo tiene. Entonces “¿por qué no podemos tener el prestigio de las universidades?”, se pregunta Raymundo Sánchez.
Estructura y organización
Niños y niñas venidos de comunidades indígenas, a partir de los 12 años y con independencia de que sepan leer o escribir o de que conozcan el idioma castellano. Este es el perfil de los y las alumnas que ingresan al centro. No hay un número fijo de estudiantes en cada momento, ya que si lo normal es que se tomen cursos de (más o menos) 9 meses, jóvenes van y vienen según su disponibilidad. Pueden tomar 15 días de curso, un mes o varios años. Dependiendo de la distancia entre su comunidad y el centro, quienes allí estudian estarán internos o externos. Esto es, quienes vienen de comunidades más lejanas serán internos y harán uso de los albergues con los que cuenta el centro mientras que quienes residan en comunidades circundantes estarán externos, yendo y viniendo a sus cursos a diario. Así como el número de alumnos es variable en cada momento, lo que si se mantiene es la proporción de hombres y mujeres. Sobresalen los chicos sobre las chicas. En número, claro. También son constantes los y las estudiantes que desconocen el castellano al llegar a sus cursos. Las lenguas que predominan son el tzotsil, el tzeltal y el ch’ol; aunque son muchas más las que se cruzan en los talleres del CIDECI. Los profesores conocen esas lenguas, aunque no siempre hablan a los y las alumnas en su lengua materna, “porque si no nunca aprendemos” como dice uno de los chicos que allí desarrolla su actividad.
Los saberes que se imparten van desde cursos de tortillería y panadería (con los que se abastece el comedor en el que colaboran los y las estudiantes) hasta cursos de herrería, electricidad, carpintería y alfarería. Es gracias a la aplicación de estos aprendizajes que el centro es lo que es hoy en día, ya que ha sido totalmente construido por quienes allí estudian. Igual que la mantención del mismo. Un ejemplo, las cortinas se hacen en el taller de telares, y luego se cosen y preparan para su uso en el taller de corte y confección y luego, en el caso de que queramos que las cortinas lleven algún motivo dibujado este se hará en el taller de pintura. Así cualquier cosa que veamos en el vasto terreno del CIDECI habrá sido construida gracias a los saberes que allí se han transmitido. Todo esto sin dejar a un lado la música, mecanografía o computación, donde además se practica el arte de arreglar con las manos todos los instrumentos necesarios para estas actividades. Junto con estos saberes hay unas cuantas áreas de estudios como son: Derecho Autónomo, Arquitectura Vernácula, Agroecología, Hidrotopografía, Administración de Iniciativas y Proyectos comunitarios, Interculturalidad o Análisis de los Sistemas – Mundo. Al terminar su estancia en la UniTierra, los y las alumnas reciben apoyo en un proyecto para aplicar sus conocimientos en la comunidad de la que provienen. Así se les surte de conocimientos, asistencia y las herramientas necesarias para echar a andar sus ideas en sus comunidades. Unas ideas que luego repercutirán en sus compañeros más cercanos facilitándole o mejorándole sus vidas en comunidad ¿Cómo no considerarla Universidad, cuando quizás sea la más digna de todas?
Instalaciones y autonomía
La autonomía se respira en el aire de la Universidad de la Tierra. En el taller de zapatería se hacen los zapatos para los y las alumnas, el huerto ofrece las verduras que se cocinarán en el comedor, pero también las que sirven de alimento a los animales de la granja (conejos, borregos, ocas, cerdos, gallinas y pavos). Trabajar en el mantenimiento de estas instalaciones es la reciprocidad que ofrecen quienes allí estudian a cambio de la gratuidad lugar. Y a su vez, todo lo producido sirve para abastecer a las personas que allí residen. ¿Y la luz y el agua? Evidentemente, no vienen por parte del gobierno o de alguna institución oficial ya que lo único que se ha recibido por parte de estos ha sido un cruel hostigamiento. La CFE (Comisión Federal de Electricidad) ha merodeado por la zona de manera amenazante en busca de pagos. Eso se supera gracias a la instalación de generadores de electricidad. El agua que abastece a todos y que corre por el sistema de riego que hay instalado proviene de un profundo pozo cavado en sus terrenos. Autonomía total.
Cada jueves los y las estudiantes se reúnen aquí para tratar temas de actualidad, movimientos sociales o problemas que se planteen en sus comunidades.
Lejos de tener carencias, la Universidad de la Tierra se muestra como un paraíso. Las instalaciones y su integración en la naturaleza distan mucho de lo que podemos pensar de esta universidad sin zapatos, como se autodenomina. Además de las decenas de talleres (entendidos como lugar físico), del comedor y de las construcciones que guardan los generadores; son varias las salas para seminarios y aulas que se prestan a otros movimientos sociales. Una colorida capilla se presta a la realización del culto y un enorme auditorio se abre a grandes celebraciones y tiene siempre las puertas abiertas al EZLN, quien celebró en dicho auditorio la Clausura del Primer Festival de las Resistencias y las Rebeldías Contra el Capitalismo este pasado mes de enero.
Filosofía e inspiración
Además de inspirarse en el EZLN y el obispo Samuel Ruiz, este centro por y para indígenas se asienta sobre los principios de Imanuel Wallerstein y de Iván Illich. Del primero agarran su análisis sobre el capitalismo basado en conceptos como Sistema – Mundo. Es de Iván Illich de quien beben sus concepciones acerca de la enseñanza, el aprendizaje y la desescolarización. Se olvidan del tipo de enseñanza impuesto por el capitalismo al que hacíamos referencia al comienzo de este texto y priman el aprendizaje en relación con las personas. Cómo diría Illich en La sociedad desescolarizada:
Los profesores de habilidades se hacen escasos por la creencia en el valor de los títulos. La certificación es una manera de manipular el mercado y es concebible sólo para una mente escolarizada. La mayoría de los profesores de artes y oficios son menos diestros, tiene menor inventiva y son menos comunicativos que los mejores artesanos y maestros.
La instrucción libre y rutinaria es una blasfemia subversiva para el educador ortodoxo. Ella desliga la adquisición de destrezas de la educación ‘humana’, que la escuela empaca conjuntamente, y fomenta así el aprendizaje sin título o permiso no menos que la enseñanza sin título para fines imprevisibles.
Dos citas muy prácticas para entender la filosofía del CIDECI que se basa en tres principios inquebrantables: “aprender haciendo”, “aprender a aprender” y “aprender a ser más”. Estos principios ejercen de guía principal a la vez que sirven de bola de demolición contra lo ya impuesto en materia de educación por el sistema actual. Una red entretejida por y para los indígenas de la mano del “Doc” Raymundo. “Seguir haciendo, seguir formando sin perder de vista las directrices del EZLN y de los pueblos originarios”. Porque la Universidad de la Tierra es por y para ellos.
Publicamos el artículo siguiente de José Manuel Rodríguez Victoriano docente investigador en la Universidad de Valencia en España parecido el 18 de mayo en El Diario. Ilustra la desventura de nuestro compañero de siempre de la Internacional del Saber para Todos (IDST) persecutado por el Partido Popular (PP) y un periódico local por haber publicado las conclusiones de una investigación pública sostenida por el ayuntamiento de Valencia mostrando la reproducción de las desigualdades educativas vinculadas por el “Mapa escolar”. Un ejemplo entre otros, bastante aterrador, de las amenazas que hace pesar las políticas neoliberales sobre la independencia de los investigadores en las universidades públicas, las ciencias sociales y más generalmente los fundamentos de la democracia…
La redacción del blog
En las universidades públicas, la actividad docente del profesorado se complementa con su actividad investigadora. Ambas se orientan estatutariamente a promover el conocimiento y el bienestar colectivo de la sociedad que las sostiene económicamente. Una orientación hacia el ‘bien común’ que, aunque parezca sorprendente en la actual sociedad del conocimiento, no está exenta de peligros y amenazas. La investigación universitaria se puede convertir en una profesión de riesgo cuando en su ejercicio desvela los profundos intereses económicos, religiosos o políticos que determinados actores intentan mantener ocultos. En términos globales, las investigaciones sobre el cambio climático, que desvelan los intereses de las empresas energéticas, o sobre el origen de la actual pandemia y sus vacunas, que ponen en evidencia los intereses de las multinacionales farmacéuticas, ilustran la cuestión. En términos locales, el Convenio de investigación Mapa escolar, que ha mostrado la reproducción de las desigualdades educativas en la escolarización obligatoria en la ciudad de Valencia, nos proporciona un ejemplo paradigmático que desarrollaremos a continuación.
Un ejemplo que nos ha permitido constatar que la persecución de la investigación social que caracterizó las décadas centrales del siglo pasado sigue presente, bajo otras formas, en la sociedad española de 2021. A diferencia del autoritarismo represivo que caracterizó la persecución de la investigación y los investigadores sociales de la dictadura franquista, la criminalización actual es más sofisticada. Ha encontrado en la manipulación de la opinión pública, a través de las noticias falsas su espacio privilegiado de intervención. Su patrón es el siguiente. Se inicia mediante una crítica política desde los sectores políticos o sociales que se sienten amenazados por la investigación. Continúa con la judicialización de la denuncia que, con total independencia de su fundamento jurídico, da paso, al momento crucial del proceso. A saber, un juicio paralelo y una condena mediática de la investigación y sus investigadores desde los medios de comunicación afines a los sectores políticos y económicos que ven amenazados sus intereses. El juicio paralelo se basa en los materiales que han obtenido a través de la filtración delictiva del sumario. La condena mediática se sustenta en su manipulación informativa utilizando sus técnicas habituales: la desinformación, la difamación y la calumnia. Por último, los tres momentos anteriores impactan sobre el propio proceso de investigación, lo condicionan en sus diferentes etapas, y permiten abrir una duda ‘nada científica’ sobre los propios resultados empíricos y sobre la integridad institucional, profesional y personal de la universidad y los investigadores del proyecto. Se trata de una estrategia política y mediática muy efectiva que causa un grave daños a sus víctimas apenas tiene consecuencias para sus promotores. En la actualidad, las universidades públicas españolas son incapaces de enfrentar adecuadamente esta realidad.
Veamos. Según el último ranking de Shanghái, la Universitat de València se encuentra entre las 300 mejores universidades del mundo, esta excelente clasificación no ha impedido que cuando el trabajo investigador de su profesorado desvela los intereses económicos, políticos y religiosos de la escuela privada sostenida con fondos públicos, dicho trabajo se convierta en una tarea de alto riesgo que puede llegar a amenazar su propia integridad personal. Nos estamos refiriendo al proyecto de investigación Mapa escolar. El proyecto parte de un convenio suscrito en 2017 entre la Universitat de València (UV) y el Ayuntamiento de València. Tras su firma por el rector de la Universitat y la concejala de educación en nombre del alcalde, fue objeto de denuncia judicial en 2018 por parte del Partido Popular.
La causa penal iniciada por este partido contra el convenio se archivó en diciembre de 2019 pero la causa mediática aun ha continuado, con la persecución de su investigador principal, quien suscribe este texto, José Manuel Rodríguez Victoriano, convertido en blanco de difamaciones y calumnias por el diario local, Las Provincias. Un diario sostenido como la gran mayoría con fondos públicos, que a lo largo de su dilatada historia ha ejemplificado sobradamente como se puede mentir contando hechos verdaderos o sin necesidad de ellos.
En el contexto de su campaña mediática a favor de las políticas educativas del PP y de los intereses económicos y religiosos de la escuela privada concertada sostenida con dinero público, y abiertamente en contra del estudio ‘Mapa escolar’ y en particular, de su investigador principal, llegará a publicar más de cuarenta noticias, siete de ellas incluyendo fotografías de su investigador principal. Ese señalamiento, acompañado de insultos y amenazas por grupos de extrema derecha ha sido denunciado en comisaria e investigado por la fiscalía.
¿Qué es lo que resulta tan inaceptable en una investigación sobre la educación obligatoria en la ciudad de València, realizada por profesores de una universidad pública? La respuesta es sencilla: lo intolerable es la propia investigación y sus conclusiones. En la investigación, colaboraron diecisiete profesores y profesoras de las Facultades de Ciencias Sociales, Economía, Filosofía y Ciencias de la Educación, Geografía e Historia y Magisterio de la Universitat de València junto a investigadores e investigadoras de la Universitat Autònoma de Barcelona, la Universidad Autónoma de Madrid, la Universidad da Coruña y la Universidad Pablo Olavide de Sevilla. La investigación ha permitido conocer la evolución y la situación actual de la realidad escolar en el municipio de València. Una realidad que había estado oculta durante los veinticinco años de gobierno municipal del PP y cuyo diagnóstico es imprescindible para el ejercicio de las funciones que el Consejo Escolar Municipal tiene atribuidas. En particular, aquellas que le exigen elaborar anualmente un informe sobre la situación del sistema educativo para promover actuaciones y disposiciones municipales relativas a la educación especial, escolarización de población marginada, actividades complementarias y extraescolares y enseñanzas no regladas, así como, actuaciones dirigidas al tratamiento de la compensación educativa, la escolarización de la población inmigrante y el control del absentismo escolar.
La investigación también tenía como objetivo la formación de estudiantes de la Universitat de València en el análisis sociológico de la realidad escolar. En este sentido, veinte estudiantes de ciencias sociales se formaron en la práctica cualitativa de la etnografía escolar con el grupo de investigación “EMIGRA-CER Migraciones” de la Universitat Autònoma de Barcelona y, bajo la tutela del equipo de investigación de la Universitat de València realizaron nueve etnografías escolares.
Por último, el convenio explicitaba que tanto la investigación y la producción de conocimiento como la transferencia social de sus diagnósticos y el debate de sus conclusiones con los diversos sectores sociales implicados, es una responsabilidad que atañe a todas las instituciones de la administración y, en particular, a las universidades públicas. Sus resultados se han presentado en diversos congresos internacionales y nacionales y se han debatido en cuatro seminarios con los diferentes sectores escolares de la ciudad.
En síntesis, la investigación ha mostrado, en primer lugar, que el distrito único no sólo no garantiza el acceso equitativo a la educación pública obligatoria en la ciudad de Valencia, sino que contribuye a incrementar la segregación escolar; en segundo lugar, ha sacado a la luz el abandono que, desde hace dos décadas, arrastran determinados centros públicos de la enseñanza obligatoria y, por último, ha revelado los graves desequilibrios en la red de centros escolares de la ciudad. Dichos desequilibrios conducen a desigualdades que aumentan la segregación escolar y propician la exclusión educativa entre los sectores sociales más desfavorecidos. La síntesis anterior llevó al equipo de investigación a proponer a la administración local y autonómica un plan contra la segregación escolar en la ciudad de Valencia. Dicho plan puede consultarse aquí.
A partir de aquí se imponen dos conclusiones. La más apremiante consiste en destacar que el personal docente e investigador de una de las 300 mejores universidades del mundo no cuenta con un protocolo de defensa que les proteja frente a las falsas noticias y las calumnias mediáticas de las que pueden ser objeto en el desarrollo de sus investigaciones. Los actuales servicios jurídicos de las universidades públicas son claramente insuficientes para atender esta realidad. La denuncia judicial que promovió el Partido Popular fue acompañada de una continua e ilegal filtración de los contenidos del sumario al diario que acosaba a los investigadores que, convenientemente manipulados, propició un juicio mediático paralelo, donde la certeza de culpabilidad, machaconamente repetida en la serie de artículos publicados, sustituyó a cualquier presunción de inocencia, que finalmente el juez decretó. Durante este juicio mediático paralelo la indefensión de los investigadores fue completa.
La Universitat de Valéncia, que cuenta con grandes recursos comunicativos, propagandísticos e informativos, ha sido incapaz, por una parte, de defender ante la opinión pública y ante su propia comunidad universitaria la importancia de los convenios de investigación para la democratización del conocimiento. Por otra parte, tampoco ha sido capaz de dar una respuesta pública adecuada a la persecución mediático-legal que sufren sus investigadores. En definitiva, el proyecto de investigación Mapa Escolar de Valencia debería servirnos para aprender que las universidades públicas deben dotarse de un protocolo de actuación que articule los recursos científicos, jurídicos y mediáticos necesarios para proteger a su personal docente e investigador.
La segunda conclusión tiene un carácter más general, apela desde nuestra condición ciudadana, a la exigencia de veracidad de los medios de comunicación subvencionados con dinero público. Las ciencias sociales llevan décadas señalando que el derecho a la información veraz es una condición indispensable para la salud de las sociedades democráticas. En consecuencia, la posibilidad de continuar construyendo futuros democráticos en nuestras sociedades depende de la regulación de los propios medios y la alfabetización mediática de la ciudadanía. Como ha escrito Roger Silverstone, la moral de los medios puede conducirnos, o bien a una nueva ‘polis’, cuya calidad democrática propicie un ámbito de hospitalidad, responsabilidad, obligaciones y juicios que nos permitan profundizar nuestra vida democrática, o, por el contrario, puede precipitarnos, en nombre de la libertad, a un nuevo espacio de totalitarismo mediático, donde la trivialización informativa, la criminalización de las investigaciones críticas y la expulsión de las diferencias incrementen la barbarie de la ignorancia y la crueldad de nuestros vínculos sociales. La sociedad valenciana no puede estar al margen de esta realidad. Es imprescindible que haga suya la reivindicación de la veracidad informativa. Nos va en ello la democratización de la democracia. Sin la investigación y el conocimiento científico que proporcionan las universidades públicas no es posible el progreso y la equidad social. Cuando el ‘terraplanismo’ y las falsas noticias amenazan la investigación y a los investigadores, lo que de verdad se está poniendo en cuestión son los propios fundamentos de la democracia.
L’idée de l’Internationale des Savoirs pour Tous est née le 25 mai 2018, au cours d’une journée de débats sur l’Enseignement supérieur et la Recherche (ESR), organisée à l’Assemblée Nationale par « La France Insoumise ».
Alors que se déroulait, au même moment, une énième messe néolibérale liée au processus de Bologne, cette rencontre, intitulée « Pour une Université européenne insoumise » et dont on trouvera ici le programme complet, visait plusieurs objectifs : - passer au crible de la critique les fondements, la mise en œuvre et les conséquences des politiques libérales de l’ESR en France, en Europe et dans le monde, - dresser un état des lieux des luttes des étudiants et des personnels de l’ESR, que celles-ci soient passées ou en cours et au niveau local, national ou à l’échelle internationale, - démontrer qu’il existe désormais, dans quasiment tous les pays, des revendications, des propositions de réforme, des programmes alternatifs aux politiques néolibérales de l’ESR.
Cette journée, qui donna lieu à plusieurs tables-rondes et ateliers dont on peut voir ici la restitution filmée, fut couronnée de succès. D’une part, elle rassembla un large public (étudiants, universitaires, chercheurs, militants associatifs, syndicaux et politiques) en provenance de nombreux pays (Allemagne, Argentine, Colombie, Espagne, France, Grèce, Italie, Royaume-Uni, Suède…). D’autre part, la qualité des interventions, la richesse des débats, furent l’occasion pour les participants d’identifier de multiples points de convergence et donnèrent à chacun l’envie de continuer, de se fédérer.
Au cours de l’été, un appel commun à la création d’un réseau alternatif mondial de l’ESR fut donc rédigé. Intitulé dans sa version française « La science pour le plus grand nombre, pas pour l’argent », il fut traduit en plusieurs langues (anglais, espagnol, italien, portugais) et adressé pour signature aux participants de la journée du 25 mai, ainsi qu’à certains de leurs contacts. Bien que diffusé avec très peu de moyens, cet appel connut un écho certain. Fin 2018, plus de 100 signataires, individus ou collectifs, représentant 22 pays, avaient rejoint le réseau.
Le temps était donc venu de lui donner un nom et de le rendre plus visible, plus actif. Ainsi naquirent « L’Internationale des Savoirs pour Tous » et ce blog pour contribuer à sa vitalité.