Météo des Luttes – mars-avril 2019 –

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Météo des Luttes – mars-avril 2019 –

Barometer of struggles – March-April 2019 –

Streikwetterdienst – März / April 2019 –

Barómetro de las luchas – marzo-abril de 2019 –

Meteo delle lotte – marzo-aprile 2019 –

Clima das lutas – Março-Abril de 2019 –

Aux quatre coins de la planète, des étudiants, des universitaires, des chercheurs, mais aussi des lycéens ou des enseignants, se mobilisent pour s’opposer aux politiques néolibérales et conquérir de nouveaux droits. Et la plupart du temps, nous n’en savons rien ou si peu…
Nous nous proposons donc de tenir sur ce blog une « météo des luttes », organisée sous la forme de textes courts, de « brèves », suivis de liens à consulter ou de documents à télécharger.
Dans ce bulletin météo, nous vous signalons quelques-uns de ces combats, locaux et universels...

All over the world, students, academics, researchers, as well as high school students and teachers are mobilizing to oppose neoliberal policies and conquer new rights. But most of the time, we hear little or no wind of it...
We therefore propose to keep on this blog a “barometer of struggles” organized in the form of news in brief, followed by links to consult or documents to download.
In this weathercast, we signal to you a few of these recent fights, local and universal…

Überall auf der Welt kämpfen Studierende, Lehrende und Forschende, aber auch SchülerInnen oder gar Eltern, gegen neoliberale Politik und für neue Rechte. Davon erfahren wir in der Regel nur wenig…
Auf dieser Seite verzeichnen wir also einen wissenschaftlichen Streikwetterdienst aus kurzen Texten und Meldungen mit Links und Dokumenten zum Herunterladen.
In diesem Bericht stellen wir Euch einige dieser lokalen und allgemeinen Kämpfe vor.

En todas partes del mundo, estudiantes, académicos, investigadores, pero también estudiantes y profesores de secundaria se movilizan para oponerse a las políticas neoliberales y conquistar nuevos derechos. Pero la mayor parte del tiempo, no sabemos nada o muy poco....
Por lo tanto, proponemos mantener en este blog un "barómetro de las luchas", organizado en forma de resúmenes, seguidos de enlaces para consultar o documentos para descargar.
En este reporte meteorológico, señalamos algunas de estas luchas, locales y universales…

In tutto il mondo, studenti, accademici, ricercatori, ma anche studenti delle scuole superiori e insegnanti si stanno mobilitando per contrastare le politiche neoliberali e conquistare nuovi diritti. E il più delle volte non ne sappiamo nulla, o molto poco...
Proponiamo quindi di tenere su questo blog un "meteo delle lotte", organizzato in forma di brevi testi, seguiti da link da consultare o documenti da scaricare.
In questo bollettino meteorologico, diamo notizia di alcune lotte, locali e universali…

Em todo o mundo, estudantes, acadêmicos, pesquisadores, mas também estudantes do ensino médio e professores estão se mobilizando para se opor às políticas neoliberais e conquistar novos direitos. E, na maioria das vezes, não sabemos nada ou tão pouco acerca disso...
Propomos portanto manter neste blog um "clima das lutas", composto por textos curtos, "resumos", seguidos de links para consulta ou documentos para download.
Neste boletim meteorológico, relatamos algumas dessas batalhas, locais e universais…

  1. Monde

    La lutte des jeunes pour le climat est devenue mondiale

    Alors que dans le bulletin météo de janvier-février, nous annoncions le lancement des jeudis verts des lycéens en Europe et en Australie, le mouvement a très vite pris un caractère mondial comme le montre la planisphère réalisée par Fridays for future.org. Le 15 mars, la grève mondiale des jeunes a réuni près de 1,5 million d’élèves et d’étudiants dans plus de 70 pays.

  2. Afrique
    • Afrique du Sud
      NewImageStudents clashed with police in Johannesburg’s University of the Witwatersrand (WITS) on February 7. The protests come after the tertiary’s Student Representative Council (SRC) called for a national shutdown of all tertiary campuses, as they demand that homeless fellow students should be provided with adequate accommodation and students who have historical debts be allowed to register at the university.
    • Algérie
      NewImageSuite à la mobilisation massive des étudiants pour le retrait de la candidature du président Bouteflika à un 5ème mandat, la police a tenté d’évacuer des milliers d’entre eux qui protestaient pacifiquement contre la nomination, le mardi 9 avril, d’Abdelkader Bensalah en tant que président de l’Algérie par intérim. Face la répression policière, les étudiants ont promis de marcher tous les jours.
    • Côte d’Ivoire
      NewImagePartout dans le monde, l'application du néo-libéralisme à l'Enseignement Supérieur et à la Recherche entraîne une multiplication des fraudes. On en trouvera un exemple en Côte d'Ivoire, via le combat du collectif des enseignants-chercheurs et chercheurs de l’Université Félix Houphouët-Boigny d’Abidjan Cocody (Codec). Ce collectif est monté au créneau pour tenter de désamorcer le conflit qui les oppose au président de l'Université. Dans une déclaration faite à la presse, Dr Oumar Yéo et ses camarades démontent la gestion du Pr. Abou Karamoko et lui font des propositions de sortie de crise.
    • Kenya

      Student riots happened in Laikipia University after cultural festival week reduced to one day in Nyahururu.
      The students were protesting over the shortening of this year’s cultural week from five to one day. “We have been holding a cultural week in every academic year. This year’s event was set to start yesterday (Monday 25 March) up to Friday. But yesterday, we were notified by the university’s administration that we will only hold the event on Friday”, said the student who sought anonymity. Another student said that the university management cited lack of funds for the changes. “Why is the university citing lack of funds for shortening the period of the cultural event yet the money had been factored in the fees?”, posed another student.

    • Mali

      Grève des enseignants : les négociations se poursuivent entre les syndicats et le gouvernement. La grève des huit syndicats de l’éducation signataires du 15 octobre 2016, déclenchée le lundi 11 mars 2019, est prévue pour durer jusqu’au 5 avril prochain. Ce débrayage paralyse les écoles du pays depuis plusieurs mois.

    • Maroc
      NewImageDes affrontements ont eu lieu à Rabat lors de la manifestation du 20 février alors que le problème des enseignants contractuels reste sans issue. Libération parle de panne de courant entre le ministère et les syndicats. « Le gouvernement s’attache à recruter par contrat, tout en introduisant 14 amendements au statut des fonctionnaires des académies », y lit-on. 

      Police clashed with demonstrators in Rabat on Wednesday February 20 during a strike called by labour unions and workers to protest against lacking reforms.
    • Niger
      NewImageComme nous le signalions déjà dans la météo des luttes de janvier-février, les universités sont toujours paralysées par un mois de grève des enseignants qui réclament une amélioration de leurs conditions de vie et de travail.
    • Ouganda

      Kyambogo university student loses hand in protest against new tuition policy. However, students have vowed not to stop until the policy is revised.

    • Sénégal
      NewImageZiguinchor : le système éducatif paralysé à 65% par une grève régionale des enseignants et une marche nationale des élèves des Eaux et Forêts.
    • Tunisie
      TunisDes affrontements entre des étudiants affiliés à l’Union Générale des étudiants de Tunisie (UGET) et la police ont eu lieu le mercredi 10 avril 2019, devant le ministère de l’Enseignement Supérieur ainsi que devant de nombreuses institutions universitaires relevant de l’université de Sousse. Des étudiants, revendiquant l’organisation du concours d’aptitude au professorat de l’enseignement secondaire (CAPES), ont fermé la route et ont lancé des pierres contre les forces de l’ordre, se réfugiant dans les rues avoisinantes par la suite.
    • Zambie
      Zambian education authorities Friday April 5 shut the country’s second largest public university, the Copperbelt University (CBU), following riots. The government said the riots were caused by students who were barred from sitting examinations because they had not made the cut in continuous assessment tests but, in fact, confusion erupted at the Copperbelt University in Kitwe on Monday April 1, after Management told first year students to go back home as government can no longer provide bursaries for them.
  3. Amérique du Nord
    • Canada
      • Ontario
        Ontarion student protestThousands of students across Ontario walked out of their classes Thursday, April 4, and with their teachers and parents Saturday, April 6, to protest the cuts to public education budgets being imposed by the province’s right-wing Progressive Conservative government. The initiative was organized independently by students themselves, using the #StudentsSayNo hashtag on social media. In the little more than a week since high school student Natalie Moore called for the protest, students from more than 700 schools from all parts of the province signed up to take part.
        OPSEU First Vice-President / Treasurer Eduardo (Eddy) Almeida said the budget contains deep new cuts to a variety of ministries, including social services and post-secondary education. "They’re giving corporations billions in tax cuts, but it seemed like every second word out of the Finance Minister’s mouth was debt or deficit," said Almeida. "Even the Ontario Chamber of Commerce has been crying foul about all the financial scare-mongering this government has been doing."
    • États-Unis
      • Californie
        CalifornieAfter Oakland in march, nearly 3,000 teachers and support staff conducted a one-day strike, Thursday April 11, in Sacramento, California. The Sacramento City Teachers Association (SCTA) called the limited walkout after 92 percent of its members voted last month to authorize strike action in the state capital. "I want them to see me fight for what's right. I want my students to know that they're important enough to me that I'll fight for them and I'll say what needs to be said as best I can," said a seventh-grade teacher.
      • Illinois
        NewImageAfter two weeks on the picket line and more than a year at the bargaining table, teaching and graduate assistants at the University of Illinois at Chicago have made a deal that will put more than 1,500 employees back to work, union leaders said Friday.
        But despite agreeing to terms for a new contract late Thursday, the union continued its strike which began March 19 because the terms of ending the walkout — such as how workers could recoup lost pay — weren’t final, the union said.
      • Kentucky
        NewImageMore than 60 University of Kentucky students joined a hunger strike by the end of March meant to pressure school leaders to take specific steps to reduce food and housing insecurity among the student body. Research conducted at University of Kentucky in fall 2017 showed that 43 percent of the students who were surveyed had experienced some degree of food insecurity in the past year, while 8 percent indicated they had experienced some form of housing insecurity during that time period, according to a September 2018 workgroup presentation.
        The protest paid off, and the hunger strikers resumed eating on Tuesday, April 2. With a national spotlight on low-income and vulnerable students, the protest at Kentucky is the latest sign that colleges are being forced to do more to provide for their basic living needs.
      • Mississippi

        Anger is rippling through Mississippi, with educators threatening their first walkout in that Deep Southern state in more than 38 years.
        On March 28, the state legislature passed an insulting $1,500 pay raise for teachers and assistant teachers after decades of deep and sustained cuts to public education. The measure, passed near the conclusion of the recent legislative session, was promptly followed by a $2 million boondoggle for a school privatization program.

      • Pennsylvanie
        Philadelphia Community CollegeStrike, voted on Wednesday March 27, averted at Community College of Philadelphia, but bigger funding battle continues. Community colleges typically spend less per student than other public institutions of higher learning, even when accounting for the fact that many four-year schools dedicate money to research.
  4. Amérique du Sud
    • Colombie
      BogotaEl centro de Bogota es, de nuevo, escenario de un fuerte enfrentamiento entre el Escuadrón Movíl Antidisturbios (Esmad) y algunos estudiantes de la Universidad Distrital, sede Macarena.
      Varios estudiantes han afirmado que con la protesta se buscaba mostrar inconformidad por la actuación del gobierno de Duque frente a la reunión con la minga indígena en el Cauca, ya que el presidente se fue sin reunirse con esta comunidad y no estuvo en plaza pública con los indígenas, argumentando problemas de seguridad.
    • Honduras
      TegucigalpaMovimientos independientes de estudiantes protestaron en contra de los masivos despidos que se anunciaron para los empleados del Instituto Nacional de Formación Profesional (Infop). Las autoridades del gobierno confirmaron el despido de unos 660 empleados de la institución de formación por problemas de presupuesto.
  5. Europe
    • France
      Ils étaient des milliers à battre le pavé dans toute la France. Les enseignants étaient en grève le jeudi 4 avril et manifestaient contre les réformes du ministre Jean-Michel Blanquer.
      Alors que le décret qui instaure des droits d’inscription pour les étudiants de licence et de master hors Union européenne vient d’être publié, la contestation se poursuit, avec un élargissement du combat en faveur d'enseignement supérieur public, gratuit et émancipateur pour toutes et tous.

      La réforme du lycée est-elle un moyen de supprimer 12 000 postes et va-t-elle, une nouvelle fois, renforcer la sélection à l’université ?
      L’émission Au combat du MediaTV permet de faire le point.

      Par ailleurs la contestation des Stylos rouges se poursuit, à Rennes, Vatan, Amiens... Dans une lettre adressée au ministre de l’Éducation, mais aussi à Emmanuel Macron et Édouard Philippe, les Stylos rouges réclament l’ouverture du dialogue à propos des réformes en cours.
    • Germany

      Fruitful negotiations between public authorities and public service trade unions, including education unions affiliated to Education International, have led to salary increase of 8 % for public workers.

    • Grèce
      NewImageStudents, police clash in Athens over teacher appointments in the public school system on mid-January 2019. "I’m a full-time teacher but we stand together (with part-time staff) as this law affects (everyone)", Venetia Reppa, a teacher hit in the back by a police stun grenade, told reporters outside parliament. The education ministry is preparing to push through parliament a hiring law which teacher unions say does not sufficiently take prior experience into account.
      Greece’s public schools have suffered from spending cuts imposed as a condition of bailout agreements to end its debt crisis.
    • Pologne
      Pologne enseignants en grèveDans le cadre de la rébellion internationale d'enseignants, le lundi 8 avril, plus de 80% des 400.000 enseignants polonais ont rejoint une grève nationale illimitée. Il s'agit de la première grève nationale des enseignants dans le pays depuis 25 ans et l'une des plus grandes grèves en Pologne au cours des dernières décennies.
  6. Océanie
    • Australie
      • Tasmanie
        Tasmanian teachers begun strike action on April 2, following stoppages in November. The strike reflected pent-up anger over the stagnant wages and destruction of conditions imposed by successive Labor and Liberal state governments. In Hobart, the teachers joined hundreds of public sector workers, including nurses, firefighters and parks and wildlife officers, at a stop-work rally that packed City Hall.

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Universidad de la Tierra : autonomía, saberes y rebeldías

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Universidad de la Tierra : autonomía, saberes y rebeldías

La idea generalizada que tenemos de la Universidad es la de un lugar en el que estudiar durante un tiempo y acabar consiguiendo un título que certifica el supuesto aprendizaje obtenido. La continua mercantilización de la enseñanza promovida por el sistema capitalista también nos lleva a pensar en la Universidad como un lugar excesivamente caro, al que solo algunos tienen la posibilidad de ingresar y en el que, finalmente, recibes un título que ya no te sirve para trabajar (y que, a veces, tampoco refleja los conocimientos adquiridos). Si pensamos en alguna facultad concreta acabamos pensando en un edificio grande, de hormigón gris, quizás adornado con un césped y formado por las últimas tecnologías (en lo que sea). A veces también pensamos en facultades que se caen a pedazos y aulas masificadas. Esto es exactamente lo que no quería el Doctor Raymundo Sánchez Barraza. El Centro Indígena de Capacitación Integral – Universidad de la Tierra (CIDECI-UniTierra) se plantea como todo lo contrario a esa concepción capitalista del aprendizaje que tan asumida tenemos. Por eso es imposible acercarse al proyecto (hoy realidad tangible) sin que se derrumben los esquemas aprehendidos. No se concibe entender el Sistema Indígena Intercultural de Aprendizaje sin la destrucción de lo establecido. Este proyecto comienza a andar en 1983, sin embargo, no es hasta 1989 que se define como autónomo. En ese año es auspiciado por el obispo de San Cristóbal de las Casas, Samuel Ruiz, conocido por su labor indigenista y de apoyo a los pueblos originarios del Estado de Chiapas. Y por ser obispo de la ciudad durante más de 40 años (hasta que el poder consiguió alejarlo de allí para que dejara de provocar fallas en el sistema). Coordinado en todo momento por Raymundo Sánchez Barraza, quién también regala su vida a la causa indigenista. En 1994 los ideales zapatistas se entroncan con los del CIDECI y no se entiende su filosofía sin ellos. Según su coordinador (quien suelta una carcajada al momento de dirigirnos a él como Rector) la denominación de Universidad es un acto de rebeldía, una respuesta a las burlas del sistema al referirse a ellos y al no considerar la capacitación que allí se recibe como un aprendizaje real. Y es que UniTierra ni es oficial ni busca el reconocimiento oficial, sino el de los pueblos y las comunidades indígenas. Indudablemente, ese ya lo tiene. Entonces “¿por qué no podemos tener el prestigio de las universidades?”, se pregunta Raymundo Sánchez.

Estructura y organización

Niños y niñas venidos de comunidades indígenas, a partir de los 12 años y con independencia de que sepan leer o escribir o de que conozcan el idioma castellano. Este es el perfil de los y las alumnas que ingresan al centro. No hay un número fijo de estudiantes en cada momento, ya que si lo normal es que se tomen cursos de (más o menos) 9 meses, jóvenes van y vienen según su disponibilidad. Pueden tomar 15 días de curso, un mes o varios años. Dependiendo de la distancia entre su comunidad y el centro, quienes allí estudian estarán internos o externos. Esto es, quienes vienen de comunidades más lejanas serán internos y harán uso de los albergues con los que cuenta el centro mientras que quienes residan en comunidades circundantes estarán externos, yendo y viniendo a sus cursos a diario. Así como el número de alumnos es variable en cada momento, lo que si se mantiene es la proporción de hombres y mujeres. Sobresalen los chicos sobre las chicas. En número, claro. También son constantes los y las estudiantes que desconocen el castellano al llegar a sus cursos. Las lenguas que predominan son el tzotsil, el tzeltal y el ch’ol; aunque son muchas más las que se cruzan en los talleres del CIDECI. Los profesores conocen esas lenguas, aunque no siempre hablan a los y las alumnas en su lengua materna, “porque si no nunca aprendemos” como dice uno de los chicos que allí desarrolla su actividad.

Los saberes que se imparten van desde cursos de tortillería y panadería (con los que se abastece el comedor en el que colaboran los y las estudiantes) hasta cursos de herrería, electricidad, carpintería y alfarería. Es gracias a la aplicación de estos aprendizajes que el centro es lo que es hoy en día, ya que ha sido totalmente construido por quienes allí estudian. Igual que la mantención del mismo. Un ejemplo, las cortinas se hacen en el taller de telares, y luego se cosen y preparan para su uso en el taller de corte y confección y luego, en el caso de que queramos que las cortinas lleven algún motivo dibujado este se hará en el taller de pintura. Así cualquier cosa que veamos en el vasto terreno del CIDECI habrá sido construida gracias a los saberes que allí se han transmitido. Todo esto sin dejar a un lado la música, mecanografía o computación, donde además se practica el arte de arreglar con las manos todos los instrumentos necesarios para estas actividades. Junto con estos saberes hay unas cuantas áreas de estudios como son: Derecho Autónomo, Arquitectura Vernácula, Agroecología, Hidrotopografía, Administración de Iniciativas y Proyectos comunitarios, Interculturalidad o Análisis de los Sistemas – Mundo. Al terminar su estancia en la UniTierra, los y las alumnas reciben apoyo en un proyecto para aplicar sus conocimientos en la comunidad de la que provienen. Así se les surte de conocimientos, asistencia y las herramientas necesarias para echar a andar sus ideas en sus comunidades. Unas ideas que luego repercutirán en sus compañeros más cercanos facilitándole o mejorándole sus vidas en comunidad ¿Cómo no considerarla Universidad, cuando quizás sea la más digna de todas?

Instalaciones y autonomía

La autonomía se respira en el aire de la Universidad de la Tierra. En el taller de zapatería se hacen los zapatos para los y las alumnas, el huerto ofrece las verduras que se cocinarán en el comedor, pero también las que sirven de alimento a los animales de la granja (conejos, borregos, ocas, cerdos, gallinas y pavos). Trabajar en el mantenimiento de estas instalaciones es la reciprocidad que ofrecen quienes allí estudian a cambio de la gratuidad lugar. Y a su vez, todo lo producido sirve para abastecer a las personas que allí residen. ¿Y la luz y el agua? Evidentemente, no vienen por parte del gobierno o de alguna institución oficial ya que lo único que se ha recibido por parte de estos ha sido un cruel hostigamiento. La CFE (Comisión Federal de Electricidad) ha merodeado por la zona de manera amenazante en busca de pagos. Eso se supera gracias a la instalación de generadores de electricidad. El agua que abastece a todos y que corre por el sistema de riego que hay instalado proviene de un profundo pozo cavado en sus terrenos. Autonomía total.


NewImageCada jueves los y las estudiantes se reúnen aquí para tratar temas de actualidad, movimientos sociales o problemas que se planteen en sus comunidades.

Lejos de tener carencias, la Universidad de la Tierra se muestra como un paraíso. Las instalaciones y su integración en la naturaleza distan mucho de lo que podemos pensar de esta universidad sin zapatos, como se autodenomina. Además de las decenas de talleres (entendidos como lugar físico), del comedor y de las construcciones que guardan los generadores; son varias las salas para seminarios y aulas que se prestan a otros movimientos sociales. Una colorida capilla se presta a la realización del culto y un enorme auditorio se abre a grandes celebraciones y tiene siempre las puertas abiertas al EZLN, quien celebró en dicho auditorio la Clausura del Primer Festival de las Resistencias y las Rebeldías Contra el Capitalismo este pasado mes de enero.

Filosofía e inspiración

Además de inspirarse en el EZLN y el obispo Samuel Ruiz, este centro por y para indígenas se asienta sobre los principios de Imanuel Wallerstein y de Iván Illich. Del primero agarran su análisis sobre el capitalismo basado en conceptos como Sistema – Mundo. Es de Iván Illich de quien beben sus concepciones acerca de la enseñanza, el aprendizaje y la desescolarización. Se olvidan del tipo de enseñanza impuesto por el capitalismo al que hacíamos referencia al comienzo de este texto y priman el aprendizaje en relación con las personas. Cómo diría Illich en La sociedad desescolarizada:

  • Los profesores de habilidades se hacen escasos por la creencia en el valor de los títulos. La certificación es una manera de manipular el mercado y es concebible sólo para una mente escolarizada. La mayoría de los profesores de artes y oficios son menos diestros, tiene menor inventiva y son menos comunicativos que los mejores artesanos y maestros.
  • La instrucción libre y rutinaria es una blasfemia subversiva para el educador ortodoxo. Ella desliga la adquisición de destrezas de la educación ‘humana’, que la escuela empaca conjuntamente, y fomenta así el aprendizaje sin título o permiso no menos que la enseñanza sin título para fines imprevisibles.

Dos citas muy prácticas para entender la filosofía del CIDECI que se basa en tres principios inquebrantables: “aprender haciendo”, “aprender a aprender” y “aprender a ser más”. Estos principios ejercen de guía principal a la vez que sirven de bola de demolición contra lo ya impuesto en materia de educación por el sistema actual. Una red entretejida por y para los indígenas de la mano del “Doc” Raymundo. “Seguir haciendo, seguir formando sin perder de vista las directrices del EZLN y de los pueblos originarios”. Porque la Universidad de la Tierra es por y para ellos.

Publicado en el blog
https://silviadistopia.wordpress.com/2015/03/05/autonomia-y-aprendizaje-en-cideci-unitierra/,
5 de marzo de 2015.

Para más información sobre los seminarios organizados por la Universidad de la
Tierra consulta las transmisiónes en vivo en el sitio:

http://seminarioscideci.org/
https://www.youtube.com/watch?v=XRzTfaieltA

Chercheur tu veux être, MacGyver tu seras !

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Chercheur tu veux être, MacGyver tu seras !

À l’approche de notre premier congrès à Marseille, les 22 et 23 novembre prochains, nous publions ci-dessous un article de Laure Ferrand qui, à travers le récit de sa propre expérience à l’Université de Tours, rejoint en conclusion le sujet de nos futures rencontres phocéennes : comment penser et construire une société du partage des savoirs, de tous, par tous et pour tous ?

La Rédaction du blog

Ah l’université ! Le lieu du savoir, de la transmission des connaissances, de la recherche, de la découverte et de personnels bien traités et rémunérés, voilà l’image du sens commun, celle que beaucoup de gens ont de cette institution. Or, il n’en est rien. Comme tous les milieux de travail et de vie aujourd’hui, elle est bien sûr touchée et concernée par les politiques destructrices du néolibéralisme, entre austérité et précarité, soumission à la concurrence et à la logique de marché, mise en concurrence de tous contre tous et considération de tous, étudiants comme enseignants-chercheurs, comme des consommateurs de cours pour les uns ou des marathoniens et sprinteurs à la course à l’excellence pour les autres.

Pour établir ce constat, je voudrais vous parler de ma propre expérience à l’université. Un peu de socioanalyse comme on appelle ça, ça ne fait pas de mal et puis finalement ce que l’on vit est toujours le reflet, l’expression de quelque chose de plus vaste, qui concerne la société dans son ensemble.

Je voudrais décrire une scène. Une scène qui se déroule à l’université de Tours. Une salle de cours au troisième étage des Tanneurs, une scène réunissant une trentaine d’étudiants en première année de sociologie et d’une professeure qui doit leur enseigner ce qu’est la sociologie et comment on en fait. Dans cette première description du décor, rien que du banal, mais si on creuse et qu’on s’intéresse aux uns et aux autres des protagonistes, la destruction de l’université s’y exprime avec force et même violence, parfois.

Les étudiants d’abord. Être étudiant à la fac n’est pas une aventure de tout repos. En première année, sur l’effectif de départ, généralement entre 35 et 40 étudiants par classe, n’en restera que la moitié. Un écrémage long et silencieux qui se fait tout au long de l’année. Derrière tout ça, ce sont des pénuries de bourse, des étudiants qui travaillent à côté de leurs études, une dégradation des conditions d’étude (ah oui, je ne vous ai pas dit à propos du décor, mais dans cette salle de cours, il fait froid, il y a peu de chauffage l’hiver), des universités surchargées qui deviennent en quelque sorte des voies de garage, des étudiants qui sont là parce qu’ils ne savaient pas quoi faire d’autre (comme ils disent), qu’ils ont mal été orientés, qu’ils voulaient faire autre chose. Bien sûr, il y aura ceux qui s’accrochent, qui se découvrent même une âme d’apprentis sociologues, mais pour combien de temps, et surtout combien sur tous ces étudiants ?

Et puis, il y a les effets de Parcoursup ! Bien sûr, APB n’était pas la panacée mais là on atteint des sommets. Valentine, 17 ans, est très discrète en cours. Toujours bien coiffée et maquillée, elle est toujours là, ne fait pas de bruit, pianote sur son téléphone et me regarde de temps en temps. Un jour, nous avons ensemble une longue discussion. Je lui demande ce qu’elle pense de la sociologie, de l’université, de son avenir professionnel et voici sa réponse exprimant la violence sociale et le mépris de classe dans lequel les jeunes se retrouvent plongés. Elle me dit qu’elle déteste la sociologie, qu’elle ne voulait pas faire cela et que c’était son dernier vœu sur Parcoursup. Elle, elle veut faire une école de publicité mais elle n’a pas pu y avoir accès. Alors, en accord avec sa mère, elles décident toutes deux de déjouer les pièges de Parcoursup et d’inscrire Valentine dans une école privée de publicité qui ne figure pas dans Parcoursup, comme cela elle ne risque pas d’être refoulée et de se retrouver dans cette satanée voie de garage. Elle vient d’un milieu modeste Valentine, mais bon, 7000 euros l’année d’école, c’est un sacrifice, elle fera un prêt à la banque. Aussi, l’école est à Paris là où les loyers sont hors de prix. Mais là aussi pas de souci, elle fera appel à une association mettant en relation les étudiants qui habiteront en colocation. Depuis, bien sûr, avec la fin de l’année, j’ai perdu Valentine de vue. Que devient-elle ? Que fait-elle ? A-t-elle intégré son école ? Y est-elle heureuse ?

Je dois le dire, ces situations qui se répètent d’année en année sont alarmantes et révoltantes. Car voici bien l’effet pervers de Parcoursup : tous les relégués du système scolaire, ceux qui viennent d’un milieu populaire, ceux qui n’ont pas d’argent, ceux qui ne maîtrisent pas les codes scolaires, ceux qui n’ont pas de stratégie préétablie finissent soit sans diplôme soit basculent vers le privé en contractant des dettes. Pas magnifique ça ?! Tu commences ta vie d’adulte avec la privatisation de la formation et de l’enseignement et en prime un petit prêt à la banque que tu mettras des années à rembourser.

Ensuite, il y a moi, la prof. Celle qui prise par la vocation de la sociologie avait décidé de pousser ses études jusqu’au bout et de devenir prof de fac. Des années de galère durant mon Doctorat. J’accumulais les petits boulots, je donnais des cours à la fac et à droite à gauche pour financer mes études. J’ai fait partie de cette armée des prolétaires du savoir, ces 50% des précaires de l’université qui composent aujourd’hui le monde de l’enseignement supérieur et de la recherche. Ces 50% qui gagnent deux francs et six sous, qui ne comptent pas leurs heures pour peut-être un jour devenir titulaire. Comme toutes ces petites mains qu’on appelle enseignant vacataire, chargé de cours, technicien de recherche, je trimais. 200 heures de cours sur l’année (donc plus qu’un enseignant titulaire), j’étais rémunérée 650 euros par mois. À cela ajoutons la course à l’excellence : publications, colloques, dossiers de candidatures à des postes (en sociologie, il y a un poste pour 300 candidatures). Bien sûr, tout cela n’invite pas à la solidarité et au partage entre pairs, mais plutôt à la compétition féroce, à la survalorisation de l’ego universitaire (d’ailleurs, ceux qui veulent devenir des profs de fac doivent écrire leur « ego histoire », ça en dit long sur l’état de l’identité collective de l’université et aussi sur ses capacités à se mobiliser). À cela, ajoutons de plus la logique de soumission aux appels à projet qui réduisent les chercheurs à des taches administratives qui prennent de plus en plus de temps sur l’activité première.

Cette situation de précarité a duré plusieurs années, 8 ans au total. Le tournant a été 2014, avec la mobilisation de précaires de l’université aux Tanneurs. Avec des copains, on avait décidé de faire grève pour dénoncer nos conditions matérielles de travail : payés tous les six mois, sans bureau, sans statut, sans cotisation chômage et retraite, tout ça pour les beaux yeux d’une institution qui exploite, « s’autonomise » au profit de quelques pôles d’excellence et au détriment de tous les autres.

Aujourd’hui, j’exerce mon métier de sociologue non pas à l’université mais dans une association qui dispose d’un petit laboratoire de recherche. Mais la logique est la même : appels d’offre, évaluation, restriction budgétaire, accumulation des démarches administratives. Bref, chercheur tu veux être, McGyver tu seras.

Alors, pour mettre fin au tout à l’ego des universitaires et au système clientéliste qui organise les recrutements, aux logiques de marché qui privatisent l’enseignement supérieur et la recherche, aux étudiants qui deviennent des ressources humaines, aux enseignants-chercheurs qui doivent aller toujours plus vite dans une logique de concurrence, aux précaires qui assurent la majorité des cours dans les universités, à la bureaucratie qui mange le cœur des métiers liés à la recherche, aux connaissances qui se marchandisent dans ce que l’on appelle le capitalisme de la connaissance, il est indispensable de revoir de fond en comble cette institution, qu’elle cesse de devenir une succursale du MEDEF et de Pôle Emploi, formant tour à tour les nouveaux employables de demain et les futurs chômeurs. Le savoir est une arme, ne le laissons pas aux mains des financiers, des bureaucrates et technocrates en tout genre. Soyons libres des forces de l’argent, de la concurrence, du capitalisme forcené qui exploite et aliène. Permettons à tous d’étudier dans des conditions correctes, donnons un vrai statut aux précaires et par là leur dignité, œuvrons pour que l’enseignement supérieur et la recherche soient un véritable service public au service de l’intérêt général. Car le savoir, comme l’eau, l’air, les transports, etc., est aussi un bien commun.

Vers une université du partage des savoirs de tous, par tous et pour tous

Invitée au colloque « Vers une politique des mondes (1) » , qui s’est tenu du 1er au 7 juin 2022 à Cerisy-la-Salle (50210), Patricia Pol y a animé un atelier permettant de poursuivre les réflexions menées avec Pierre Bitoun et plusieurs membres de l’IDST autour d’une société du partage des savoirs de tous, par tous et pour tous. Nous publions ses propos qui ont servi de point de départ à des discussions riches et animées menées dans la Laiterie de l’ancienne ferme du château, un lieu tout à fait propice pour penser une université révolutionnaire et sortir du capitalisme productiviste !

La Rédaction du blog